Le bureau du Sénat a levé ce mardi l'immunité parlementaire du sénateur du Gers qui devrait ainsi être rapidement entendu par les juges d'instruction parisiens chargés de l'affaire dite du "Kazakhgate". L'intéressé dit avoir "sollicité" lui-même la levée de son immunité.
Le bureau du Sénat à Paris a voté ce mardi la levée de l'immunité parlementaire du sénateur UDI du Gers Aymeri de Montesquiou, à la demande des juges d'instructions parisiens chargés d'instruire le dossier sur des soupçons de commissions en marge de contrats conclus avec le Kazakhstan, une affaire surnommée "Kazakhgate".
[CP] Levée de l'immunité parlementaire du sénateur Aymeri de Montesquiou #Kazakhgate pic.twitter.com/sfGyW2w8jX
— Senat_Info (@Senat_Info) March 18, 2015
Au centre de cette affaire figurent des contrats conclus sous la présidence de Nicolas Sarkozy pour un montant total de deux milliards d'euros, notamment pour l'achat de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.
Une information judiciaire pour "corruption d'agents publics étrangers" et "blanchiment en bande organisée" est ouverte à Paris qui porte sur les pots-de-vin présumés versés par un riche belgo-kazakh, Patokh Chodiev, proche du pouvoir kazakh.
Aymeri de Montesquiou était alors le représentant spécial de Nicolas Sarkozy en Asie Centrale quand celui-ci était à l'Elysée. Les enquêteurs veulent savoir s'il a pu bénéficier de versements suspects après la découverte de l'intervention de plusieurs personnalités pour obtenir que Chodiev échappe à la justice belge pour corruption. Le tout sur fond de vente au Kazakhstan de ces 45 hélicoptères d'Eurocopter pour 2 milliards de d'euros.
En octobre dernier, Libération avait révélé que les bureaux et le domicile gersois d'Aymeri de Montesquiou avaient été perquisitionnés. La levée de son immunité parlementaire va permettre aux juges de le placer en garde à vue pour l'entendre dans ce dossier et, selon Le Canard Enchaîné, de lui imposer des mesures de contrôle judiciaire en cas de mise en examen.
Dans un communiqué, Aymeri de Montesquiou indique avoir lui-même sollicité la levée de son immunité parlementaire : "J’ai sollicité la levée de mon immunité parlementaire. Je prends acte de la décision du Bureau du Sénat qui va dans ce sens. Les expériences récentes ont en effet démontré que cette mesure sera pour moi le moyen le plus efficace pour m’expliquer en toute liberté. Je serai ainsi en mesure d’apporter au juge toutes les clarifications aux questions que celui-ci souhaitera me poser".