Ils représentent 2,3 % des élèves scolarisés. On les appelle EIP (élèves intellectuellement précoces), surdoués ou zèbres. Malgré leur haut potentiel, 1/3 sont en échec scolaire à la fin de la 3ème, 70 % ne feront pas d'études supérieures loin, très loin de l'image d'Epinal qu'on s'en fait.
Pauline a 12 ans. C'est une enfant qui aujourd'hui s'épanouit dans sa classe de 4ème, au collège Saint-Joseph de Rodez. Mais l'étincelle qui brille dans ses yeux n'a pas toujours été là. Souffre-douleur de sa classe à l'école primaire, incomprise, insultée, frappée, elle était en décalage permanent avec les autres élèves de son âge. Détectée à 8 ans, elle a pu, grâce à une psychologue bien formée et à un saut de classe, retrouver équilibre et joie de vivre.
La souffrance des élèves intellectuellement précoces
Mais ce n'est malheureusement pas le cas pour tous les EIP (élèves intellectuellement précoces). Même s'ils ne sont pas majoritaires, beaucoup d'entre eux souffrent de mal-être : phobie scolaire, dépression, baisse de l'estime de soi, troubles psychologiques parfois graves. Leurs parents sont souvent victimes d'errance médicale ou confrontés à l'incompréhension, y compris en milieu scolaire. Certains pédopsychiatres nient même parfois jusqu'à la réalité de la précocité, alors que les neurosciences la démontrent scientifiquement.EN VIDEO / le reportage de Rouzane Avanissian et Luc Tazelmati
Une association d'aide en Aveyron
Pour accompagner les enfants précoces et leurs parents souvent désorientés, une association s'apprête à voir le jour en Aveyron. Les parents de Pauline s'y investissent beaucoup. L'association a déjà sa page facebook, "Enfants précoces en Aveyron" et des projets plein la tête : ateliers pour que les petits zèbres puissent se retrouver entre eux, soutien et entraide pour les parents. Beaucoup y trouveront des conseils et des adresses pour éviter l'errance médicale. D'autres associations oeuvrent en France http://www.afep-asso.fr/, http://www.anpeip.org/ ou encore notamment les centres Cogito'z de Jeanne Siaud-Facchin http://www.cogitoz.com/
Un référent à l'académie
De son côté, l'inspecteur d'académie de l'Aveyron va former une personne référente pour répondre aux questions des parents et des enseignants. Un petit pas vers la prise en charge de ces enfants formidablement doués pour qui l'école demeure un calvaire et qui pourtant ont tellement à offrir.
EN VIDEO / l'interview de Gilbert Cambe, directeur des services de l'éducation nationale en Aveyron :
Les signes qui peuvent alerter
Maturité très élevée, mémoire phénoménale, intelligence en arborescence, hypersensibilité, décalage avec leur tranche d'âge, sens aigü de la justice, parfois troubles dys (dyslexie, dysorthographie, dysphasie)... beaucoup d'enfants précoces ne sont pas détectées suffisamment tôt. Or plus la prise en charge se fait tôt, moins l'enfant développera de troubles. Même si quelques efforts ont été fait, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir au niveau de l'Education nationale pour former les enseignants et détecter au plus tôt ces enfants hors normes.