Sans surprise, la candidate socialiste a été désignée à la présidence par le vote des conseillers régionaux réunis pour la première fois ce lundi à Toulouse. Elle est la première présidente de la nouvelle grande région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées.
Carole Delga a été élue lundi 4 janvier présidente de la région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées en recueillant 89 voix au premier tour de scrutin. La candidate du groupe FN, France Jamet, a obtenu 40 voix. Le groupe LR-Modem-UDI, qui compte 25 élus, n'avait pas présenté de candidat et les élus de droite ont voté blanc. Carole Delga l'emporte largement mais n'a pas fait le plein des voix de gauche, quatre élus Front de Gauche s'étant abstenus (lire encadré plus bas).Carole Delga, 45 ans, succède ainsi à Martin Malvy, président PS de Midi-Pyrénées et Damien Alary, président PS de Languedoc-Roussillon. Elle prend la tête de l'assemblée de 158 élus, issus des élections régionales de décembre dernier.
Ancienne secrétaire d'Etat au commerce et à l'artisanat, Carole Delga, qui avait démissionné du gouvernement pour mener campagne, va cumuler sa fonction de présidente de cette immense région avec celle de députée de Haute-Garonne, un mandat dont elle a déjà annoncé qu'elle ne souhaitait pas se séparer immédiatement. Les prochaines élections législatives auront lieu en 2017 et elle ne sera pas candidate à sa succession.
Dans l'exécutif régional, issu d'un accord politique entre les différentes formations de la majorité de gauche, Sylvia Pinel, est première vice-présidente de la nouvelle région. Elle a annoncé à France 3 en décembre qu'elle souhaitait quitter rapidement le gouvernement, où elle occupe le poste de ministre du Logement. Son départ pourrait avoir lieu dans les prochaines semaines à la faveur d'un remaniement "technique" du gouvernement. Elle a indiqué ce lundi qu'elle souhaitait en revanche conserver le mandat de députée du Tarn-et-Garonne qu'elle récupéra automatiquement après sa sortie du gouvernement.
Aussitôt élue, Carole Delga a voulu rendre hommage à ses prédécesseurs disparus en Languedoc-Roussillon, Georges Frêche et Christian Bourquin, à leur successeur Damien Alary, dont elle a souligné le "soutien continu hier, aujourd'hui comme demain". Surtout, elle a rendu un "salut solennel" à Martin Malvy, président sortant de Midi-Pyrénées qui ne se représentait pas.
EN VIDEO / le reportage de Pascale Lagorce et Jean-Pierre Duntze :
La socialiste a été élue à la tête de la région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon.
Des états généraux du rail seront également organisés ainsi qu'une consultation populaire pour choisir le nom de la nouvelle région avant le 1er juillet prochain. Une consultation que Carole Delga veut "innovante et transparente" et qui pourrait avoir lieu sur internet.
"Je serai la présidente de toutes et de tous" a-t-elle conclu après avoir remercier ses proches et sa famille, des trémolos dans la voix.
Les 4 abstentions à gauche qui font grincer
Quatre élus de la liste de Carole Delga (mais issus de la liste Nouveau Monde en Commun de Gérard Onesta au premier tour) n'ont pas pris part au vote ce lundi. Liem Hoang-Ngoc, membre de la Nouvelle Gauche Socialiste, Muriel Ressiguier, Jean-Christophe Sellin, Guilhem Serieys, membres du Parti de Gauche, ont en ligne de mire le cumul des mandats de Carole Delga et de sa première vice-présidente Sylvia Pinel. "Nous regrettons le choix de Carole Delga et Sylvia Pinel ne pas démissionner de leurs postes et mandats nationaux, indiquent-ils. Nous nous inquiétons d’un exécutif régional qui ne serait pas clairement indépendant des politiques gouvernementales. Le projet de réforme constitutionnelle permettant la déchéance de nationalité de personnes nées en France est ainsi pour nos consciences républicaines une ligne rouge. En cohérence avec nos engagements, nous nous sommes abstenus sur l’élection du président du conseil régional".En coulisses, des élus socialistes ont regretté cette attitude, ironisant sur le fait que "ces élus qui n'ont pas voté pour Carole Delga, n'auraient pas été élus au Conseil Régional sans elle !".
A droite, on ironise. Sur Twitter, la conseillère régionale LR Elisabeth Pouchelon souligne qu'il "lui manque déjà 4 voix".