La cour d'Appel a confirmé les 6 mois de prison avec sursis pour "Joe le corbeau", ce proche de Dieudonné qui avait diffusé sur internet en janvier 2014 la photo d'un homme faisant le "geste de la quenelle" devant l'école Ohr Torah où Mohamed Merah a tué 4 personnes en mars 2012
La Cour d'appel de Toulouse a confirmé mercredi le jugement du tribunal correctionnel condamnant à une peine de 6 mois avec sursis Noël Gérard, alias "Joe le corbeau", un proche de la mouvance de l'"humoriste" Dieudonné qui avait diffusé sur internet en janvier 2014 la photo d'un homme "faisant une quenelle", autrement dit un salut nazi le bras baissé, devant l'école juive Ohr Totah où Mohamed Merah a tué un adulte et trois enfants en mars 2012.La Cour a par ailleurs rejeté la demande de non inscription de cette condamnation au casier judiciaire. Elle a également supprimé la peine d'amende de 5000 euros infligée en première instance, préférant condamner Noël Gérard à verser un total de 14.000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles, parmi lesquelles l'école juive Ohr Torah, la Licra ou encore à Eva Sandler, la femme et mère des trois victimes de Merah.
"C'est une belle décision qu'ont rendue le tribunal puis la Cour", a estimé Me Simon Cohen, l'avocat d'Eva Sandler et de l'école Ohr Torah. "C'est une décision exceptionnelle. La Cour a été extrêmement sensible au caractère inadmissible des propos diffusés par monts et par vaux qu'elle a sanctionné de façon effective en confirmant la décision remarquable du tribunal".
Ces deux décisions consacrent bien le caractère raciste et non pas simplement anecdotique de la quenelle dont plus personne ne pourra dire désormais qu'il s'agit simplement d'un geste humoristique,
conclut Me Simon Cohen.
L'homme qui figure sur la photo diffusée n'a pas été identifié. En revanche, "Jo le Corbeau" l'avait été par le biais du blog où il avait publié la photo. Il était poursuivi pour incitation à la haine raciale pour avoir diffusé cette photo reçue sur son compte facebook.
A l'époque, 18 mois après l'affaire Merah, cette publication avait fait grand bruit et le parquet de Toulouse avait ouvert une enquête.