Poster des photos de ses chaussettes dépareillées sur les réseaux sociaux, c'est l'idée d'une campagne de sensibilisation lancée à l'occasion de la journée mondiale de la trisomie 21, samedi. Une vidéo a également été réalisée.
L'association Down Syndrome International (DSI), à l'origine de la campagne, appelle à porter des chaussettes de couleurs différentes, puis à poster les photos sur les réseaux sociaux via le hashtag #SocksBattle4DS ("Bataille de chaussettes pour le syndrome de Down", l'autre nom de la trisomie 21).Une façon "ludique" et "humoristique" de s'interroger sur la perception des personnes trisomiques, explique Emmanuel Laloux, originaire d'Arras, président de l'association les Amis d'Éléonore et père d'une jeune fille atteinte de trisomie 21. Pour sa fille, Éléonore, 29 ans, cette campagne peut amener les gens "à changer de regard sur la trisomie 21". "On n'est pas comme les autres mais on aimerait vivre comme les autres, on aimerait que les autres soient nos amis pour être moins seuls", raconte Éléonore Laloux, porte-parole de l'association et auteure du livre "Triso et alors!".
En France, cette campagne de sensibilisation a été reprise par plusieurs organismes, dont la Fondation Jérôme Lejeune et la Fédération trisomie 21 France.
"Cette démarche nous questionne sur la notion de différence. Porter des chaussettes différentes ne nous empêche pas de marcher ensemble dans la vie", explique la fédération à l'AFP.
Une vidéo "La différence, c'est normal"
Questionner le regard des autres, c'est aussi l'objectif de la vidéo "Être différent c'est normal", postée le 13 mars par la Fondation Jérôme Lejeune. Dans cette vidéo, un enfant, qui n'est pas atteint de trisomie 21, arrive dans sa classe pour son premier jour d'école. Anxieux, il dit être différent. La caméra tourne et on découvre alors une classe d'enfants atteint de trisomie 21. L'un d'entre eux se lève, le prend par la main et lui dit "être différent c'est normal"."Cela montre que (...) chacun peut se sentir normal ou anormal selon le contexte dans lequel il se trouve", détaille la Fondation Jérôme Lejeune à l'AFP.
Principale cause génétique de déficit mental, la trisomie 21 concerne 70.000 personnes en France, selon l'Association française pour la recherche
sur la trisomie 21 (AFRT). En 2011, l'Assemblée générale de l'ONU a déclaré le 21 mars comme Journée mondiale de la Trisomie 21.