Colère, incompréhension et sentiment d'injustice prédominent à Caudry. Aurélie Châtelain, n'a pas été retenue pour recevoir la légion d'honneur à titre posthume, contrairement à d'autres victimes du terrorisme.
"Pour moi, elle le méritait amplement. Pour son engagement dans la vie municipale de Caudry, mais surtout parce qu'elle a permis d'éviter un massacre important à Villejuif", déplore Guy Bricout.
Une légion d'honneur demandée il y a huit mois par le maire de Caudry
Dès le 23 avril, le maire de Caudry avait annoncé sa volonté de demander la légion d'honneur pour son administrée. La jeune femme avait été retrouvée morte, avec "trois impacts de balle" le 19 avril, dans sa voiture en flammes à Villejuif. Enseignante de fitness et passionnée de danse, elle effectuait alors un stage dans cette banlieue parisienne. En luttant avec son agresseur présumé, Sid Ahmed Ghlam, elle a sans doute permis que celui-ci se tire une balle dans le pied, ce qui a permis son arrestation.Le terroriste présumé s'apprêtait alors à commettre un attentat contre une église de Villejuif.
Caudry révolté et sous le choc
Ce dimanche matin, élus et responsables associatifs se sont réunis à l'hôtel de ville de Caudry. Tous sont sous le choc"Je suis ulcéré parce que sans aucun doute Aurélie a sauvé des centaines de vie de bambins qui allait être baptisés dans une église de Villejuif. Je trouve ça scandaleux qu'Aurélie n'ait n'est pas la Légion d'honneur", commente Frédéric Bricout,
adjoint à l'événementiel.
"On l'a perdue comme ça brutalement. La légion d'honneur, ça donnerait un sens à sa perte, surtout pour sa famille", réagit pour sa part Martine Bauchet, directrice de l'association sportive de fitness dans laquelle Aurélie enseignait.
Selon la version officielle, l'enquête en cours expliquerait l'absence d'Aurélie Châtelain sur la liste. Cette distinction honorifique est pourtant perçue à Caudry comme une étape indispensable pour faire le deuil. La jeune femme est d'ailleurs citoyenne d'honneur de Villejuif.
Voici notre reportage.
L. Lévy & A. Morvan