Abigaëlle est aveugle de naissance. Elle participe avec 3 autres jeunes enfants en France à un projet de recherche visant à évaluer l'apport d'un chien d'éveil dans les plus jeunes années d'enfants aveugles. Une expérience réalisée par l'université de Lyon 2.
Elles commencent toutes les deux à s'apprivoiser. Abigaëlle, 17 mois, est née aveugle, son développement psychomoteur est légèrement ralentie. Jolly, un labrador, est un chien d'éveil éduqué pour partager la vie d'un enfant souffrant d'handicap visuel. Voilà déjà un mois que ce labrador a été adopté par toute cette famille de Croix. "Le premier réflexe qu'elle a eue quand elle a eu son chien, c'est de faire le calme. Ça l'a apaisée. C'est vraiment un très beau moment", explique Stéphane Médoux, le père d'Abigaëlle.
Etudier l'apport de la présence d'un chien d'éveil auprès de très jeunes enfants aveugles, c'est l'expérience à laquelle participe Abigaëlle. Une première. En France, les chiens guides sont habituellement confiés à des adultes. 5 fois par mois, les parents filment des petites séquences de vie de leur fille pour évaluer ses progrès. Des scènes de la vie quotidienne, repas, jeux, repos..."C'est un âge où le développement de l'enfant est très important, pour un enfant aveugle en particulier, affirme Anna Rita Galiano, maître de conférences en psychologie du handicap et responsable du projet. Il faut qu'on puisse y intervenir. Le chien est une sorte de médiateur social qui peut aider l'enfant à plusieurs niveaux, plyschomoteur, langagier..."
"Maintenant, elle a une soeur avec des poils !"
Et en quelques semaines des progrès ont déjà été enregistrés. "On a constaté qu'Abigaëlle était plus affectueuse, note Dorothée Caratini, la maman d'Abigaëlle. Elle recherche le chien. Elle a quelqu'un dans sa vie. Avant ,elle était fille unique. Maintenant, elle a une soeur avec des poils !"« Pour ce programme, les chiens ont été sélectionnés et entraînés pour s'adapter aux très jeunes enfants et ne pas avoir peur du bruit. Seuls les meilleurs ont été choisis pour l'étude, et on constate déjà qu'ils comprennent très bien leur mission et leur rôle auprès des enfants », explique dans Le Parisien Chantal Roubaud, directrice régionale de la Fondation Frédéric-Gaillanne-Mira Europe.
L'expérience doit s'étendre jusqu'en 2020. Jolly continuera ensuite à vivre avec Abigaëlle et sa famille.