La famille de Geoffrey Debouver, tué dans la prison de Vendin-le-Vieil, témoigne

Geoffrey Debouver, détenu à la prison de Vendin-le-Vieil, a été tué dans sa cellule ce lundi, par un ou deux autres détenus. Sa famille a été reçue par l'administration pénitentiaire ce mercredi. Elle a accepté de témoigner.

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Ce mercredi matin, la famille de Geoffrey Debouver, détenu tué ce lundi dans la prison de Vendin-le-Vieil, a été reçue par le directeur de l'établissement. Un rendez-vous au cours duquel l'administration pénitentiaire a présenté ses condoléances et ses excuses. "Nous avons été reçus très courtoisement, ont expliqué à la sortie les parents de Geoffrey Debouver. On nous a expliqués clairement ce qu'il s'était passé."

Leur fils avait 27 ans. Ce lundi, ils ont rapidement compris qu'il était le détenu dont la presse parlait. Celui qui a été étranglé par au moins un autre détenu dans des circonstances que l'enquête devra déterminer. Selon les premiers éléments, il semble que le meurtrier présumé ne connaissait pas Geoffrey Debouver et qu'il ait "choisi" de tuer ce jour-là, un détenu "par hasard". Comment un acte aussi violent est-il possible dans une prison aussi sécurisée que celle de Vendin-le-Vieil qui n'accueille que des détenus dangereux ou purgeant de longues peines ? Un ou des surveillants ont-ils commis une ou des erreurs ?

"On n'en veut à personne"

La question sera au coeur de cette affaire qui commence et se terminera aux Assises. D'ores et déjà, une première réponse a été donnée à la famille : "Il semble qu'ils aient commis une faute. Ils ont reconnu qu'il y avait eu dysfonctionnement", explique le père de Geoffrey Debouver. Mais il insiste : la famille n'est pas en colère contre les surveillants. "On n'est pas dans cet état d'esprit. On n'est pas en colère. On veut rester humain. Est arrivé ce qui est arrivé... On n'en veut à personne. On n'a jamais eu de problème avec la prison. Il n'y a jamais eu aucun souci. Je crois aussi que je me mets une carapace pour ne pas avoir de haine même si on pourrait avoir la haine contre celui qui a fait ça."

Geoffrey Debouver avait 27 ans. Il avait été condamné en 2014, à 20 ans de prison pour le meurtre d'un étudiant lillois, un de ses amis, Simon Cordier, en 2011. De sept coups de masse. Ce dernier, âgé de 20 ans, avait été retrouvé mort dans un cabanon de jardin. Les deux jeunes hommes s'étaient disputés au sujet du partage d'une récolte de cannabis.

"On n'a jamais abandonné Geoffrey"

A l'époque des faits, la compagne de Geoffrey Debouver était enceinte (leur fille est née deux jours après son interpellation en janvier 2012). Depuis, elle rendait régulièrement visite en prison à son compagnon, parfois accompagnée de sa fille, désormais âgée de 5 ans. D'abord à Annoeullin puis depuis plusieurs mois à Vendin-le-Vieil. Avec les réductions de peine, Geoffrey Debouver pouvait espérer sortir dans quelques années. "Il purgeait sa peine, raconte son père. Il anticipait déjà sa sortie. Même si c'était peut-être un peu tôt pour y penser, il se préparait. Il voulait s'en sortir pour sa fille et sa femme. Il avait repris un peu d'études. Il avait un petit travail à la prison." De sa vie dans cette prison ultra-sécurisée, Geoffrey Debouver parlait très peu. Peut-être pour protéger sa famille : "Il ne voulait pas trop en parler. C'était sa vie carcérale. Au début, il nous racontait tout mais c'était très dur à vivre pour nous.

Le père de Geoffrey Debouver parle calmement, avec beaucoup d'emotion et de dignité. Le détenu qui est mort était son fils : "C'est difficile de dire ce qu'on ressent. On va sûrement passer par plusieurs étapes. On n'a jamais abandonné Geoffrey, pour qu'il s'en sorte. On a toujours essayé de l'aider. Aujourd'hui, je ne veux pas qu'il y ait de haine en moi", répète-t-il. 

Avant de pouvoir rendre un dernier hommage à leur fils, à leur compagnon, à leur père Geoffrey, la famille et les amis devront patienter quelque temps : "Il faut attendre la police fasse ce qu'elle a à faire". La famille va également prendre un avocat. Le procès aux Assises risque d'avoir lieu dans de longs mois. 
 

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