Forêt de Mormal : la découverte d'un grand cerf décapité fait polémique

Le corps sans tête d'un grand cerf découvert la semaine dernière en forêt de Mormal suscite beaucoup d'émotion, et a déclenché une enquête judiciaire. Une infraction au code de la chasse a été commise, probablement par intérêt financier.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le corps sans vie d'un grand cerf a été découvert la semaine dernière dans la forêt de Mormal. L'animal était décapité. Une pratique courante chez les chasseurs, qui prennent puis conservent ce qu'on appelle le "trophée de cerf", une fois la bête abattue.

Mais dans ce cas précis, la tête de l'animal a été prélevée sans être déclarée aux autorités, alors que la législation est claire et limite strictement la chasse aux grands cerfs, espèce rare dans la région, présente uniquement dans l'Avesnois. Les défenseurs de la forêt de Mormal hurlent au scandale, et une plainte a été déposée. 

2 animaux à tuer pour toute la saison

Pour toute la saison de chasse au grand gibier, la préfecture autorise les sociétés de chasse à tuer seulement deux grands cerfs dans la forêt de Mormal, d'ici à fin février 2017. Elle est répartie en sept territoires (lots), et seuls les lots 1 et 3 sont autorisés cette année à n'abattre qu'un seul grand cerf chacun. Dès qu'une bête est tuée, le tireur doit l'identifier en la marquant par un bracelet officiel, et la déclarer aux autorités. Quand les deux bracelets ont été utilisés, la saison est finie en ce qui concerne cette espèce. Cela n'a pas été fait pour le cerf sans tête découvert la semaine dernière. "C'est du vol de patrimoine", s'indigne Jean-François Hogne, porte-parole du collectif Mormal Patrimoine.

Ce cerf aurait été blessé par un chasseur, avant de prendre la fuite et serait mort plusieurs jours plus tard. Quand il a été découvert, sa viande n'était sans doute plus consommable.

Selon lui, "l'animal a été dissimulé pour pouvoir garder un bracelet, qui a une très grande valeur commerciale". En somme, il accuse les sociétés de chasse de cacher la proie, pour ainsi garder la possibilité d'en tuer une autre lors de l'organisation d'une partie de chasse. "Économiser un bracelet, cela permet d'organiser une chasseQuand vous organisez une journée de chasse en forêt à 250 euros minimum, avec la possibilité pour une quarantaine de participants de tirer du grand cerf, faites le calcul. C'est très attractif", explique Mr Hogne. On vient de Picardie ou de Belgique, pour tuer le grand cerf dans des parties de chasse.

Enquête judiciaire

L'office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), qui a un pouvoir de police en la matière, a ouvert une enquête pour identifier le tueur de ce cerf. La tête de l'animal a d'ailleurs déjà été retrouvée, et saisie chez un particulier. Le corps, lui, a été autopsié. Il a bien été tué par une balle de carabine

Selon le représentant de Mormal Patrimoine, on compte actuellement 25 grands cerfs dans la forêt de Mormal, contre le 50 en 2010, pour une population totale de 180 individus (biches et faons compris), contre 320 il y a six ans.

"Dans la fôret de Mormal, on s'en fout, on tire tout ce qu'on voit. Si le trophée est beau, peu importe l'âge de la bête. Il y a une compétition entre les lots de chasse. Si ce n'est pas moi qui le tire, ce sera l'autre !" dénonce Jean-François Hogne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information