Ce mercredi après-midi, à Lille avait lieu une manifestation contre le plan social au journal La Voix du Nord, qui prévoit la suppression de 178 postes (sur 710) dont 55 de journalistes. Environ 200 personnes étaient présentes.
Quelque 200 personnes, surtout des salariés du quotidien, se sont rassemblées mercredi devant le siège de La Voix du Nord, sur la Grand-Place de Lille, pour protester contre le plan social qui prévoit notamment la suppression de 178 emplois "au maximum", ont constaté des journalistes de l'AFP."Il fallait marquer le coup pour le début des négociations, dire que ce projet on n'en veut pas. Il n'y a aucune proposition concrète de réorganisation, le but du jeu c'est juste de supprimer des postes", a regretté Séverine Courbe, déléguée du personnel CGT et photographe à la Voix du Nord. "Pour mailler le territoire, être le plus proche des lecteurs, au plus proche du quotidien des gens, ce n'est pas possible", a-t-elle ajouté.
Ainsi sur la métropole lilloise, il n'y aurait que l'équivalent de 3.28 postes de photographes par jour contre 10 actuellement...Les locales de Tourcoing, Armentières, St Omer, Hénin Beaumont devraient fermer et "on ne sait pas ce que sera le modèle économique", explique Chistian Vincent, délégué syndical CFDT, membre du CE. "Les conditions de départ ne sont pas encore négociées". "Les gens sont très inquiets, après des années d’efforts, ils ne savent pas quelles seront leurs futures conditions de travail...sachant que, depuis des années, les salaires sont bloqués".
"Avec 25% en moins (part de l'effectif actuel qui serait touchée par le plan), l'info ne vaut plus rien, non aux suppressions de postes à la Voix", pouvait-on lire sur des affichettes.
La mobilisation passe aussi par internet. Sur les réseaux sociaux les salariés ont créé une page "La Voix du Nord en lutte" (VDNenlutte) et le #TouchePasAMaVoix.
Avec @benoithamon et @yjadot, deux candidats à la présidentielle soutiennent les salariés de @VDNenlutte. Et les autres? #TouchePasAMaVoix pic.twitter.com/9hqaxlG7Mt
— VDNenlutte (@VDNenlutte) 18 janvier 2017
Amis du Nord et d'ailleurs, soutenez-nous en photo !! #vdnenlutte #TouchePasAMaVoix pic.twitter.com/gN8gqUhftj
— Camille Raad (@camilleraad) 18 janvier 2017
Notre devise historique #vdnenlutte pic.twitter.com/ITLQfXFpcw
— Sébastien Leroy (@lecontempteur) 18 janvier 2017
Le 10 janvier, la direction de La Voix du Nord a présenté en comité d'entreprise un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui prévoit notamment une baisse de 55 postes de journalistes, sur 343. Pour réduire l'effectif, la direction prévoit de "solliciter des départs volontaires".
Après une assemblée générale devant quelque 300 salariés samedi, les syndicats et la direction sont depuis mercredi dans une phase de discussions, qui doit durer trois mois, sur les modalités du plan.
Ces séances ont été "réfrigérantes" car, pour le moment, "nous ne savons pas ce qui est négociable", a affirmé au micro Christian Furling, délégué SNJ-CGT (majoritaire dans la rédaction), ajoutant que l'intersyndicale, qui comprend aussi le SNJ et la CFDT, doit être reçue jeudi au ministère de la Culture.
Selon la direction, "des évolutions" concernant le plan sont possibles, mais qui ne doivent pas remettre en question "les équilibres économiques que permet le plan".
Le groupe Rossel La Voix a enregistré un chiffre d'affaires de 253,9 millions d'euros en 2015 et prévoit 256 millions pour 2016. En revanche, pour La Voix du Nord SA, le chiffre d'affaires a reculé de près de
18% de 2013 à 2016, selon les chiffres communiqués par la direction aux syndicats. Ceux-ci font valoir que le résultat net après impôts était de 5,4 millions d'euros en 2015 (dernière année connue).
Selon les chiffres de l'OJD, la diffusion de la Voix du Nord, troisième journal régional derrière Ouest-France et Sud-Ouest, a chuté de 4,6% à 217.000 exemplaires entre juillet 2015 et juin 2016.