Le trafiquant d'armes nordiste arrêté le 13 avril dans le sud de l'Espagne a été mis en examen à Lille et placé en détention provisoire.
Visé par un mandat d’arrêt européen émis par la France, Antoine Denevi, 27 ans, a été mis en examen vendredi pour trafic d’armes et d’explosifs. Transféré mardi en France et présenté mercredi à un juge lillois, il avait été arrêté par la police espagnole le 13 avril dans une petite station balnéaire de la province espagnole de Malaga en Andalousie.
Originaire du Pas-de-Calais, il avait été présenté par les autorités espagnoles comme le responsable d’un réseau ayant approvisionné en armes Amédy Coulibaly, l’auteur de la tuerie de l’"Hyper Cacher” en janvier 2015. Une version rapidement démentie par des sources françaises. Vendredi, le parquet de Lille sollicité par l’AFP n’a pas davantage constaté de lien.
(traduction) Voici le détenu qui aurait contribué à fournir des armes au terroriste Amédy Coulibaly pour les attenats de Paris. pic.twitter.com/DQ6ZQbyOKc
— Policía Nacional (@policia) 13 avril 2016
(traduction) Voici le détenu qui aurait contribué à fournir des armes au terroriste Amédy Coulibaly pour les attenats de Paris.
Règlement de comptes entre trafiquants d’armes
Son interrogatoire en garde à vue a notamment porté sur son lien avec Claude Hermant, un présumé trafiquant lillois arrêté sur des soupçons de vente d'armes à Amédy Coulibaly, puis relâché. "Les deux hommes sont fâchés et règlent leurs comptes", a commenté le parquet de Lille.Amédy Coulibaly était l'un des complices des frères Kouachi, auteurs de l'attaque menée à Paris contre le siège de l'hebdomadaire Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Deux jours plus tard, Amédy Coulibaly, qui avait tué une policière municipale la veille, a abattu quatre personnes et pris une vingtaine d'autres personnes prises en otages dans un supermarché cacher, avant de périr dans un assaut des forces de l'ordre.
L'enquête a déterminé qu'Antoine Denevi avait quitté la France quelques semaines après les attentats de janvier 2015 et s'était installé dans la région de Malaga, d'où il poursuivait des activités illicites, en utilisant de faux-papiers, selon la police espagnole. La police espagnole précise en outre qu'il était en lien avec des hommes d'origine serbe qui auraient pu faciliter son approvisionnement en armes et en munitions.