Saint-Hubert : le fromage made in prison

Des détenus de la prison de Saint-Hubert en Belgique produisent leur propre fromage, grâce au lait des 200 vaches élevées sur le domaine pénitentiaire. Reportage (vidéo)

A la prison de St-Hubert, certains détenus se lèvent très tôt - avant 6 h du matin pour la traite - sept jours sur sept à l'exception d'un jour de congé tous les quinze jours.Ils sont une quinzaine comme Jonathan, 29 ans, a être responsable du cheptel pénitentiaire : plus de 200 vaches réparties sur le domaine pénitentiaire de 100 hectares.

Le travail à la ferme mais aussi les travaux horticoles, la culture de légumes ou encore la fabrication de fromages sont utilisés comme des outils de réinsertion. "D'une certaine manière, ils s'évadent grâce à cela" note un agent pénitentiaire : "On ne se sent pas en prison quand on est avec les vaches et j'aime m'occuper des bêtes" ajoute Jonathan, qui était soudeur avant d'être incarcéré et qui n'exclue pas de se reconvertir dans le monde agricole après sa sortie programmée en 2017. Grâce à la prison, il a déjà pu bénéficier d'une formation horticole.

Ils sont encadrés par Jean-François Ghys, ingénieur agronome : "ils traitent les animaux comme si c'était les leurs, on le voit".

Les fromages génèrent un chiffre d'affaires annuel de 20 000 euros, de quoi autofinancer l'atelier et rémunérer les détenus de 1 à 2 euros de l'heure selon la tâche. Cela permet à Jonathan d'accumuler un petit pécule de 200 euros par mois pour cantiner ou acheter des jouets pour sa fille à l'extérieur. Les surplus de recettes sont automatiquement réutilisés pour améliorer le quotidien des détenus, comme dans l'achat d'un baby-foot. A l'avenir, la prison envisage de se lancer dans la production de glaces et pourquoi pas dans un atelier de découpe de viande avec à la clé une formation en boucherie.

Néanmoins, impossible de chiffrer l'impact sur la récidive d'un tel dispositif : l'administration ne suit pas les détenus une fois sortis.


Le fonctionnement de la prison de Saint-Hubert

L'exploitation agricole reste le fil rouge historique de l'établissement caractérisé par son régime semi-ouvert. La ferme à a été construite à l'origine en 1906 pour offrir des locaux de travail à l'école de bienfaisance de L'Etat qui hébergeait des jeunes placés par les juges des enfants. Le centre pénitentiaire agricole, établissement semi-ouvert a été officiellement créé le 1er mai 1944.

Une grande liberté de mouvement est accordée aux 216 détenus. A condition de s'identifier toutes les heures auprès de leurs surveillants, ils sont libres de circuler dans leur bloc (la prison en compte six), d'ouvrir ou de fermer leur chambre et de sortir dans l'enceinte pour faire un footing par exemple.

Le travail est le fil rouge de l'établissement, qu'il s'agisse de travaux domestiques intérieurs à la prison, l'entretien des espaces vert, la ferme et la fromagerie qui occupent une quinzaine de détenus, la rénovation de palettes ou l'élagage des arbres qui amène les détenus pour cette dernière activité à sortir de l'enceinte pénitentiaire.
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