"Scandaleux", "Emules de Goebbels", "Pot à tabac" : "Chez nous", le film qui énerve le Front National

Les cadres du Front National montent au créneau contre "Chez nous", un film de Lucas Belvaux, tourné dans le Bassin minier (sortie le 22 février) et qui parle de la montée de l'extrême-droite.

C'était prévisible. "Chez nous", le film de Lucas Belvaux sur la montée de l'extrême-droite dans le bassin minier agace beaucoup au Front National. La bande-annonce a été diffusée la semaine dernière. Le film sortira fin février. Il y est question du "Bloc national". 

Pauline, infirmière à domicile entre Lens et Lille, s’occupe de ses enfants et de son père, ancien métallurgiste. Populaire dans sa commune, elle est approchée par les dirigeants de ce parti d’extrême-droite pour devenir candidate aux prochaines élections municipales. La comédienne Catherine Jacob incarne la leader de ce "Bloc National", faisant clairement référence à Marine Le Pen, président du FN. 

"Je ne juge jamais du physique des gens"

Steeve Briois, maire d'Hénin-Beaumont, vice-président du Front National a qualifié l'actrice Catherine Jacob de "pot à tabac" dans un tweet publié le 30 décembre.  Interrogé sur ce tweet, Florian Philippot a refusé de "commenter" en assurant ne pas lui-même vouloir aller "sur ce terrain-là". "On a beaucoup de choses à dire, je ne juge jamais du physique des gens", a-t-il expliqué.

Le vice-président du Front national, a par ailleurs jugé dimanche "scandaleux" et "inadmissible" la sortie "deux mois avant l'élection" présidentielle de ce film. "D'après la bande annonce que j'ai vue (...), ça a l'air d'être un joli navet, mais, au-delà de la qualité du film, je trouve ça proprement scandaleux qu'en pleine campagne présidentielle, je crois précisément à deux mois du vote - ce sera le 22 février qu'il sortira -, on sorte dans les salles françaises un film qui est clairement anti-Front national", a déclaré M. Philippot, invité du Grand Rendez-vous iTELE/Europe1/Les Echos.
Il a proposé de "mettre le budget de ce film sur les comptes de campagne de nos adversaires". Convaincu que le réalisateur belge Lucas Belvaux "n'agit pas tout à fait seul" en choisissant une sortie aussi proche de l'échéance électorale, il a assuré ne vouloir "rien interdire" mais a réclamé "qu'on ait quand même un minimum de décence républicaine, de respect de la démocratie".

Gilbert Collard, député FN du Gard, a, lui, parlé d"émules de Goebbels" pour qualifier les "productions du système", allusion au fait que, comme tous les films sortis en France, le long-métrage de Lucas Belvaux, a bénéficié du soutien des fonds d'aide au cinéma.

Lucas Belvaux se dit "surpris"

Lucas Belvaux s'est dit "surpris" de la "brutalité" de ces réactions : "Philippot n'a vu que la bande annonce, donc c'est une polémique à peu de prix qui évite le débat sur le fond du film", a-t-il indiqué dans l'émission Bourdin-Direct sur RMC/BFMTV. "Ce n'est pas tant un film anti-FN qu'un film sur le discours populiste et sur comment les gens s'engagent en politique. Ce sont les électeurs qui m'intéressent, pas les partis politiques", a ajouté le réalisateur belge. "Ce n'est pas un film militant, c'est un film engagé, un film citoyen, fait pour provoquer la discussion, pas pour provoquer le FN ou la peur du Front national".

"Ce qui m'amuse dans la réaction de Philippot et de Steeve Briois (vice-président du FN et maire d'Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais), c'est qu'ils me taxent de caricature, alors que mes personnages sont moins caricaturaux qu'eux. La brutalité de leurs discours m'a surpris", a également réagi le cinéaste.

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