Il sortira en février prochain.
Les premières photos de "Chez nous", prochain film de Lucas Belvaux, viennent d'être révélées. On y découvre notamment l'actrice principale Emilie Dequenne posant au milieu de supporters du RC Lens. Le film a été tourné en mai-juin dernier entre Lens et Béthune. Il sortira le 22 février prochain. En pleine campagne pour les présidentielles.
Son thème sera d'actualité : la montée de l'extrême-droite. Le Front National y sera nommé "Le bloc". Le scénario ? "Pauline, infirmière à domicile, entre Lens et Lille, s’occupe seule de ses deux enfants et de son père ancien métallurgiste. Dévouée et généreuse, tous ses patients l'aiment et comptent sur elle. Profitant de sa popularité, les dirigeants d’un parti extrémiste vont lui proposer d’être leur candidate aux prochaines municipales."
"Ce qui m’intéresse, ce sont les personnages, les électeurs, comment une région comme celle-là en arrive à voter pour cette formation-là, expliquait au printemps dernier Lucas Belvaux à La Voix du Nord. Comment il est possible qu’elle s’engage sur cette pente dangereuse. Et surtout, il ne s’agit pas de juger. Ça n’est pas au cinéma de faire la justice. C’est au spectateur de juger."
"Le Nord de la France est un territoire où j’ai beaucoup tourné, explique-t-il. Je l’aime, probablement parce qu’il me rappelle le pays où je suis né, mais aussi, et surtout pour ce qu’il raconte visuellement. Car une région raconte son Histoire, toujours. Elle en porte les traces, les cicatrices, les souvenirs. Les paysages, les villes, les villages ont été construits, reconstruits, façonnés par les hommes, générations après générations. Ils l’ont été selon les utopies ou la folie de chaque époque, et les enfants, aujourd’hui, trouvent encore, en jouant dans les champs, des obus qui auraient dû exploser il y a cent ans. Ils dévalent les terrils sortis de terre à la force des bras des mineurs. Et c’est entre les cimetières militaires que les agriculteurs travaillent la terre. Pourtant, cette campagne est belle. Belle à l’aube, quand elle est bleue, estompée par les brouillards d’automne, craquante de givre l’hiver, brillante de rosée au printemps. Elle est belle à midi, verte, arrondie par les collines déferlant vers la mer. Belle encore, le soir, quand les villes, jamais très loin, s’illuminent, multicolores. Et elle est triste à mourir, quand l’homme la défigure, la balafre, la transperce de routes, la couvre de zones d’activités, de zones commerciales, de cités, dortoirs ou pavillonnaires, d’échangeurs, de hangars, d’entrepôts."