A l'université de Caen, des chercheurs mènent une expérimentation sur des modes de scrutin alternatifs. Plutôt que de voter pour un seul candidat, ils proposent aux étudiants de les classer par ordre de préférence.
Le 23 avril prochain, les électeurs devront faire leur choix parmi 11 candidats et glisser dans l'urne un bulletin de vote comportant un seul nom (ou un bulletin blanc). C'est le scrutin uninominal majoritaire.
Mais des pays, comme l'Australie, utilisent d'autres modes de scrutin pour élire leur président. Les citoyens sont ainsi appelés à classer les candidats qu'on leur propose par ordre de préférence. C'est ce qu'on appelle le vote par approbation ou par note. "On ne vote pas pour une personne, on classe un certain nombre de candidats", explique Isabelle Lebon, directrice adjointe Centre de recherche en économie et management (CREM), "Si votre premier choix a trop peu de voix, il est éliminé mais votre voix n'est pas perdue pour autant comme dans le scrutin uninominal, elle passe à votre second choix".
Les chercheurs caennais testent actuellement ce mode de scrutin auprès des étudiants. Quatre candidats leur sont proposés. A eux de les classer par ordre de préférence. Le jour de l'élection, des bureaux de vote parallèles seront également mis en place à Hérouville-Saint-Clair avec ce même mode de scrutin.
Les résultats de ces simulations seront ensuite comparés aux résultats du scrutin classique. Objectif: voir en quoi le mode de scrutin peut interférer sur le résultat d'une élection. Ainsi, en 2007, le vote par approbation avait placé François Bayrou en tête; Mais en 2012, il donnait la victoire à François Hollande.
Reportage de Catherine Berra et Matthieu Bellinghen
Intervenante:
- Isabelle Lebon, directrice adjointe Centre de recherche en économie et management (CREM)