Accident de Puisseguin (33) : le second réservoir du transporteur ornais n'était pas homologué

En octobre 2015, la collision entre un camion et un car avait fait 43 morts à Puisseguin en Gironde. Le quotidien Le Parisien a pu lire le rapport du BEA-TT bureau enquête accidents des transports terrestres. Le camion du transporteur ornais était équipé d'un second réservoir non homologué.

C'est l'accident d'autocar le plus meurtrier en France de ces trente-cinq dernières années. Le 23 octobre 2015, 43 personnes ont perdu la vie, dont le chauffeur ornais (31 ans) et son petit garçon de trois ans, originaires de Saint-Germain-de-Clairefeuille (Orne) . 8 passagers ont été blessés. 

Le rapport du BEA-TT

Dans ce rapport de 120 pages, les enquêteurs confirment "ni le réservoir, ni à fortiori son installation au dos de la cabine du tracteur routier n'étaient homologués au moment de l'accident".

Ce rapport vient corroborer l'enquête de la Section de recherches de la gendarmerie de Bordeaux, qui avaient déjà conclu en juillet 2016 qu'après le choc, c'est bien le déchirement "d'un réservoir auxiliaire situé à l'arrière de la cabine du camion, qui a provoqué l'incendie à l'origine du drame".

Les circonstances de l'accident

Selon le rapport, vers 7 h 30, le camion s'est déporté pour une raison inconnue sur la voie de droite. Il percute alors un autocar qui arrive en sens inverse.A bord, 49 personnes, appartenant à un club du troisième âge.


Sous le choc, le réservoir additionnel du camion et celui avant gauche du car, compressés, se déchirent. Plusieurs centaines de litres de gazole se déversent sur les deux véhicules et sur la chaussée.

"Pour le BEA-TT, même si l'ajout de ce réservoir 375 litres ne constitue pas une transformation notable du véhicule, l'installateur du réservoir aurait dû s'assurer auprès du constructeur du camion ou auprès d'un laboratoire reconnu que le véhicule modifié restait conforme à la règlementation", écrit le Parisien.

"Compte tenu du pouvoir calorifique de ce carburant et de la quantité mise en jeu, l'incendie s'est propagé très vite à l'autocar, faisant fondre et enflammant son habillage intérieur. L'incendie est très rapidement devenu incontrôlable", écrivent les enquêteurs.

Explications Suzana Nevenkic



Les autocars pas suffisamment résistants au feu


Le rapport révèle que la réglementation qui encadre la tenue au feu des matériaux composant un autocar est bien moins exigeante que celle concernant les avions, les bateaux ou les trains. « La réglementation ne spécifie aucune exigence en matière de toxicité des fumées dégagées par la combustion des matériaux », écrivent ainsi les enquêteurs.

« C'est ce qui nous a le plus choqué quand le BEA-TT nous a présenté son rapport fin juillet, déplore Michel Vigier, président du Collectif des victimes de Puisseguin, membre de la Fenvac (Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs).

Les recommandations du BEA-TT

Le Parisien rapporte que le BEA-TT formule cinq recommandations pour éviter de nouveaux drames et "la principale concerne la résistance au feu des matériaux utilisés dans la construction des autocars", en réclamant de "nouvelles exigences en matière de toxicité des gaz dégagés par la combustion de ces matériaux".

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