Teor à Rouen : les cyclistes et les chauffeurs finissent par avancer sur la même voie

Longtemps opposés, les chauffeurs de la TCAR et l’association de cyclistes Sabine proposent une solution commune afin de régler, en partie du moins, le problème de la difficile cohabitation entre deux-roues et bus sur les voies Teor.

Les cyclistes interdits depuis 2015

De prime abord, les positions semblaient totalement antagonistes. Il y a d’abord les chauffeurs des Teor à Rouen, ces bus qui roulent sur des voies réservées, qui ne cessent de râler contre les nombreux cyclistes empruntant ces voies au mépris de la loi, la présence des vélos ayant été longtemps tolérée avant d’être interdite en 2015.

Un danger pour les cyclistes et les passagers des TEOR

A trois reprises en 2015 et 2016, "des avis de danger grave et imminent" ont été émis, à la suite desquels les chauffeurs avaient refusé temporairement d’utiliser ces voies dédiées.
Dans le camp d’en face, les associations d’usagers de deux-roues qui militent pour un partage de l’espace public et se sentaient injustement pointées du doigt. Bref, le torchon brûlait sacrément.

Un compromis 

Il faut croire que ces divergences n’étaient pas si profondes. En témoigne le courrier que le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de la TCAR – l’exploitant du réseau Astuce de la Métropole Rouen Normandie –et l’association de cyclistes Sabine, viennent d’adresser conjointement au président de la collectivité, Frédéric Sanchez, en avançant une solution comme un compromis.

Un bout de rue transformé en voie cyclable

Ces deux parties ont pu échanger lors des tables rondes organisées par la Métropole en juin puis novembre 2016. Et leurs positions se sont rejointes sur un point : ils demandent désormais à ce qu’un bout de la rue du Général Leclerc, situé en plein centre-ville entre les rues Grand Pont et Petit de Julleville, soit transformé en voie cyclable. A l’heure actuelle, les automobiles peuvent en effet l’emprunter. "Les vélos n’iront pas ailleurs" S’ils reconnaissent que "de nombreux aspects excessivement complexes demanderont encore beaucoup de travail à l’image de la zone autour de la rue Jeanne d’Arc ou à proximité des arrêtsTeor", leur revendication commune, si elle est appliquée, serait selon eux le gage d’une meilleure cohabitation. "Les vélos auront leur espace protégé et n’iront pas ailleurs", estime Guillaume Grima, un des responsables de l’association Sabine et un temps adjoint écologiste à la mairie de Rouen. "Nous avons trouvé un point de convergence pour la sécurité de tous", abonde David Courthial, secrétaire adjoint du CHSCT de la TCAR.

Quels sont les risques dénoncés par les chauffeurs ?

"Un Teor, avec son système de guidage optique, ne peut pas s’arrêter en un instant. Il nous faut une fraction de seconde. Nous avons toujours la crainte de taper un vélo", raconte Willy Roucou, un conducteur. «  Et il n’y a pas que les vélos, on parle aussi des rollers, des skateboards, des hoverboards... », ajoute David Courthial. "Si un salarié blesse quelqu’un, c’est lui qui va au tribunal", s’inquiète pour sa part un autre chauffeur, David Fossati. Afin de savoir comment cette initiative était perçue par le décideur en matière de transports en commun, nous avons contacté la Métropole, qui n’a pu nous répondre ce jour.  
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