Admission post bac : la fin de l'opacité des critères de sélection

L’association Droit des lycéens vient d’obtenir la transparence du logiciel Admission post bac (APB). Une plateforme de pré-inscription créée et gérée à Toulouse, qui décide chaque année de l’orientation de 800 000 élèves ou étudiants.

A ce jour, Il n’y a que le ministère de l’éducation qui connait en détail l’algorithme de l’APB, mais il devrait être dévoilé rapidement.  A la demande de l’association Droit des Lycéens, La CADA, commission d'accès aux documents administratifs a assuré qu’elle était en droit d’obtenir le code source d’un système de sélection pour le moins opaque, comme le révèle Le Monde. La décision est tombée le 16 septembre :

La décision de la Cada conforte l’association dans sa volonté de transparence, à laquelle le ministère n’a que très partiellement répondu, le code source de l’algorithme restant à ce jour confidentiel », écrit Droit des lycéens dans son communiqué du 18 septembre.


Un système créé à Toulouse

L’association tentait d’obtenir la formule mystère de l’APB depuis le mois de mars 2016.
Cette plateforme obligatoire d'inscription pour les études après le bac a été conçue à Toulouse par l'Institut National Polytechnique de Toulouse (INPT), et étendue dès 2009 à toute la France. Gérée également depuis la ville rose par ses concepteurs,  l’APB décide de l’orientation de 800 000 élèves et étudiants chaque année, elle est surtout utilisée pour départager les candidats dans des filières universitaires en tension (droit, sport, études de santé…) obligées de fixer des « capacités d’accueil limitées » pour endiguer le flot de candidats.
Même si l’université française est, selon le code de l’éducation, « ouverte à tous les titulaires du baccalauréat », une sélection officieuse s’opère :
Une règle de priorité fait passer en premier les élèves de l’académie, puis, s’ils sont trop nombreux, ceux parmi eux qui ont placés la formation en premier vœu, etc… Un tirage au sort intervient en dernier recours.

Un tirage au sort mystérieux

C’est notamment ce tirage au sort, au moment de départager les ex-aequo sur leur choix, qui pose problème à l’association Droit des lycéens :

 Les modalités de ce choix sont extrêmement opaques. Une telle opacité rend très difficile la possibilité d’effectuer des vœux de façon éclairée », expliquait Clément Baillon, fondateur et président de Droit des lycéens, à Rue89 en avril.

Or, comme le rappelle le journal Le Monde :

Cette règle de priorités et ce tirage au sort, opérés par un logiciel qui n’était pas prévu pour cela au départ, obligent les élèves à être stratèges dans leurs choix de vœux. Pire : ils semblent bien “ bancals ” juridiquement. »

La ministre a affirmé à la CADA qu’elle avait l’intention de communiquer à Droit des lycéens, tous les documents concernant l’APB. Si elle tarde à dévoiler le code source, L’avis rendu  par la commission permettra  à l’association de faire appel à la justice :

Si le ministère ne nous communique pas ce code source, nous pourrons nous appuyer sur cet avis de la CADA pour l’obliger à le faire devant un tribunal administratif », commente le président de l’association, Clément Baillon.

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