Il y a cinq ans, à Toulouse et Montauban, Mohamed Merah a ciblé l'armée et la communauté juive: sept victimes, dont trois enfants, ont péri du 11 au 19 mars 2012, sous les balles du jihadiste, une 8e est restée lourdement handicapée.
Imad Ibn Ziaten, le militaire trouvé sur leboncoinPeu avant son affectation à Paris, et après Haïti, la Côte d'Ivoire et le Darfour, le maréchal des logis chef d'origine marocaine, 30 ans, vend sa Suzuki 650 cm3.
"Je suis militaire", a-t-il écrit sur son annonce. Merah lui donne rendez-vous sur un parking de Toulouse, le 11 mars à 16H00. Caméra GoPro vissée sur le casque et juché sur son scooter, Merah se fait confirmer: "t'es militaire?", avant de lui intimer l'ordre de s'allonger.
Son interlocuteur refuse, il abat le militaire d'une balle dans la tête. Ce musulman est inhumé au Maroc. Sa mère, Latifa Ibn Ziaten, est devenue un symbole de la lutte contre la radicalisation.
Mohamed Legouad, le premier béret rouge assassiné
Agé de 23 ans, ce Français musulman d'origine algérienne était engagé depuis deux ans dans les "paras" quand le 15 mars, vers 14H00 à Montauban,
il retire de l'argent au distributeur proche du 17e régiment du génie parachutiste.
Soldat de 1ère classe, ce soudeur de formation et ex-footballeur amateur est le premier à tomber sous les balles de Merah.
Abel Chennouf, caporal du 17e Régiment des 'paras'
Après l'Afghanistan à combattre les talibans, ce sous-officier français catholique d'origine algérienne, âgé de 25 ans, se trouve en treillis à Montauban ce 15 mars, aux côtés de deux autres "bérets rouges", quand le "tueur au scooter" surgit et fait feu en criant "Allah Akbar". Il est tué avec son copain Mohamed Legouad.
Loïc Liber, le 'para' resté tétraplégique
Soldat de 1ère classe de 27 ans, ce Guadeloupéen, électricien de formation, est le dernier à être fauché par Merah à Montauban.
Il est touché au niveau des cervicales, alors qu'il tentait de se mettre à l'abri sous les coups de feu. Après une période d'amnésie, il est resté paralysé au terme d'une longue période d'hospitalisation.
Jonathan Sandler, professeur à l'école juive
Rabbin et professeur en religion, Jonathan Sandler, 30 ans, est abattu dans le groupe scolaire confessionnel Ozar Hatorah, rebaptisé Ohr Torah. La plupart des élèves étaient déjà réunis dans la salle de prières à la première rafale du mitrailleur de Merah. Le père de famille, touché au ventre par les projectiles, s'écroule au pied de ses fils en tentant de les protéger des tirs. L'internat de l'école porte desormais le nom d'Ohr Netsah Yonathan.
Ses deux enfants écoliers, Gabriel et Arieh Sandler
Devant le portail de l'établissement, Arieh, 5 ans, est le premier à succomber, mortellement touché presqu'en même temps que son père. Puis le tueur se dirige dans la cour de l'école et tire sur le petit Gabriel, 4 ans, qui rampe vers son père et son frère. Dans la fusillade, un adolescent de 15 ans, Aaron Bryan Bijaoui, est grièvement blessé.
Myriam Monsonégo, la fille du directeur de l'école juive
Dans cette cour, où la fillette de 7 ans et son père Yacoov Monsonégo, le directeur de l'établissement, sont arrivés quelques minutes plus tôt, Merah
attrape l'enfant par les cheveux et l'exécute froidement d'une balle à bout portant dans la tête.
Son père venait de lui lâcher la main pour se rendre dans son bureau.
Le collège-lycéea été baptisé Ohr Myriam.
Les quatre victimes juives sont inhumées le 21 mars suivant à Jérusalem.