Au 7ème jour de son procès, lors de l'évocation de la tuerie de l'école juive, le principal accusé a parlé de sa compassion pour les victimes et de sa tristesse.
Depuis le début du procès des complices de Mohamed Merah, il y a plus d'une semaine, les avocats des parties civiles attendaient un geste, une parole de compassion de la part du principal accusé, Abdelkader Merah.
Ce geste est intervenu ce mardi matin, après le témoignage d'un rescapé de la tuerie de l'école juive : arrivé rue Dalou au volant d'une camionnette en même temps que le terroriste, ce bénévole de l'école a vu l'exécution de l'enseignant et des trois enfants avant lui-même d'essuyer des tirs qui ne l'ont pas blessé.
Profondément choqué, il a décrit devant la Cour d'assises spéciales ce qu'il a vu et ce qu'il a vécu, au moment des faits et après. Il a notamment insisté sur le meurtre de Myriam Monsonégo, 8 ans. Tuée d'une balle dans la tête alors qu'elle voulait ramasser son cartable qu'elle venait d'échapper.
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C'est à la suite de cette déposition qu'Abdelkader Merah, interpellé par les avocats des parties civiles, a livré ses éléments de compassion : "J'ai honte, je suis triste. Je m’adresse aux croyants, on est des frères de religion, je suis dans un état d’émotion. "Voir ces actes de l’extérieur, c’est insoutenable, bien sûr je condamne les actes de mon petit frère, j’ai honte".
Interrogé par un autre avocat des parties civiles, sur le fait qu'il n'avait jamais exprimé sa compassion depuis son interpellation le 22 mars 2012, Abdelkader Merah a répondu qu'il ne se rendait pas compte étant en garde à vue puis à l'isolement en détention provisoire : "Ici je vois les regards, la tristesse des victimes, alos qu'en prison je ne ressentais pas trop ça. Je suis sincèrement triste de ce qui est arrivé."