Fuite des adhérents, revers électoraux, hausse de son train de vie coûtent cher au Parti socialiste 81. La Fédération tarnaise du PS doit de toute urgence trouver de nouvelles ressources et engager d’importantes réductions de dépenses.
Lors de son élection à la tête de la fédération du Parti socialiste du Tarn, courant 2015, Patrick Vieu avait fixé le cap politique sans ambages. Le PS 81 se devait de "remobiliser les militants" afin notamment de relancer une machine socialiste départementale grippée par une génération d’élus sur le point de passer la main.
La fuite des militants
Depuis 2011, les finances de la fédération du Parti Socialiste du Tarn sont dans le rouge. La chute du nombre de militants en est l'une des causes.
Il y a trois ans, le PS 81 comptait 1040 adhérents. En 2015, ils ne sont plus que 850 à jour de leurs cotisations.
Cette baisse constante du nombre d’adhérent entraîne la chute des cotisations. Une perte de 13 326 euros, soit 15.5 %, en deux ans.
Une hémorragie d’élus
Les revers électoraux dans le département, comme les élections municipales de 2014, pèsent également lourd dans la balance. "La perte par le PS de villes comme Gaillac, Labruguière, Lescure, Lisle-Sur-Tarn, Rabastens, Saint-Juéry contribue à expliquer cette évolution. Par ailleurs la perte, en 2014, d’un siège de sénateur et deux sièges de conseillers départementaux a également un impact important sur les finances de la fédération." souligne le rapport d’orientations budgétaires pour 2016 de la fédération du PS 81.
Des cotisations d’élus qui rentrent mal
Certains élus de petites communes rechignent aussi à s’acquitter de leur cotisation, "sur une indemnité qu’ils jugent trop faible", d’autres tendent à la minorer ou à la verser en retard.Les conséquences sont "considérables sur les comptes de la fédération". En deux ans, la participation des élus est passée de 111 064 euros à 70 558 euros. Pour la première fois de l'histoire de la fédération tarnaise les recettes issues des élus est inférieure à celles des militants.
Une hausse des dépenses depuis 2011
Alors que les rentrées d’argent se sont taris, les socialistes tarnais ont beaucoup dépensé.Durant le mandat de Samuel Cèbe comme premier secrétaire fédéral, ces frais qui s’élevaient à 154 081 euros en 2012 ont dépassé les 170 000 euros en 2014, soit une hausse de 11 %.
Une envolée due notamment à l’embauche de deux salariées à plein temps, à l’explosion des coûts d’affranchissements, à la maintenance et à la location de photocopieurs, aux frais de déplacements et de réception.
L’ancien premier secrétaire fédéral ne s’exprime pas
Contacté et prêt à répondre à nos questions, l’ancien premier secrétaire fédéral du Tarn, Samuel Cèbe, s’est finalement rétracté. "Je considère que n’étant plus en fonction et que les questions financières étant du ressort du trésorier fédéral, je n’ai pas à m’exprimer publiquement sur ce sujet."
Conséquence : les caisses se vident, petit à petit. Des 194 000 euros de trésorerie en 2011, il ne restera d’ici la fin de l’année qu’environ 45 000 euros. Une perte de 150 000 euros en 4 ans.
Le PS 81 doit se serrer la ceinture
Le nouveau premier secrétaire fédéral, Patrick Vieu, propose aujourd’hui plusieurs mesures pour sortir de l’ornière : lancer une campagne d’adhésion l’an prochain en généralisant un barème progressif d’adhésion aux militants et aux élus et réduire de 20 % les frais de personnel de la fédération.A la fédération du Parti socialiste 81, la rigueur budgétaire c’est maintenant.
EN VIDEO / le reportage de Sylvain Duchampt et Nathalie Fournis :
Ancien premier secrétaire fédéral, chargé de mission et gardien de locaux désaffectés
"Venez me rejoindre sur mon lieu de travail près de Carmaux dans les locaux de l’INRA." Samuel Cèbe nous avait fixé rendez-vous dans les locaux abandonnés depuis l’an dernier de l’INRA sur la commune de Blaye-Les-Mines. Il a finalement refusé de nous rencontrer.L’information circulait sous le sceau de la confidence au sein de la fédération du PS 81. Que votre interlocuteur soit proche ou opposant de l’ancien premier secrétaire fédéral socialiste du Tarn, Samuel Cèbe avait depuis les dernières élections sénatoriales obtenu du Conseil départemental un poste de chargé de mission ou un emploi de gardien des bâtiments laissés vides par l'Institut national de la recherche agronomique.
Le principal intéressé ne s’en cache pas "J’ai bien un poste de chargé de mission auprès du président du Conseil département (Thierry Carcenac) pour retrouver une activité économique à ce site appartenant au département. Surveiller les locaux et les terrains fait aussi partie de ma mission."
A la question, quelles pistes sont actuellement étudiées ? Samuel Cèbe reste évasif. "Vous comprendrez que je réserve ces informations au président du département à qui je fais régulièrement des rapports. Plusieurs solutions existent comme par exemple un projet d’économie social et solidaire."
Selon nos informations, des négociations avancées ont été engagées avec la filière ovine tarnaise pour justement réinvestir ce lieu de 65 hectares en plein cœur du Carmausin. Pourtant, de nombreux élus et acteurs de ce dossier n’ont jamais croisé ou participé à des réunions à ce sujet avec Samuel Cèbe. Ce dernier affirme aujourd’hui être en "réserve de la vie politique".