Pour essayer de mieux comprendre ce qui se passe à l'UDI Paris (mais juste essayer hein)

Qui sera le chef de file du parti de Jean-Louis Borloo à Paris ? L'économiste Christian Saint-Etienne revendique l'investiture des militants. Un point de vue contesté par d'autres qui attendent que Rama Yade se décide et qui affirment que rien n'est fait.

Le Centre ne serait pas ce qu'il est, s'il n'était pas compliqué. Cela fait parti de son charme, comme la lecture de Wittgenstein par exemple.

Illustration de ce "tractaco-logico politicus" dans les couloirs de l'Hôtel de Ville ce matin au conseil de Paris. Christian Saint-Etienne confirme à chaque journaliste qu'il croise ce qu'il a affirmé sur LCI ce lundi matin. Il est le chef de file de l'UDI dans la capitale, investi par les militants à l'occasion d'un vote. Sur LCI, il indique même son point de chute: le 9 ème arrondissement. Information aussitôt transmise par l'un de ses collaborateurs dans la cour de l'Hôtel de ville à Delphine Bürkli probable candidate UMP dans l'arrondissement. Christian Saint-Etienne est économiste et élu depuis 2008 au conseil de Paris sur le contingent du Vème.




Croisé dans les mêmes couloirs par les mêmes journalistes, Yves Pozzo di Borgo, président du groupe UDI au conseil de Paris dément le caractère officiel de cette investiture. Il montre à chacun le communiqué qu'il vient de publier demandant d'attendre la décision de Rama Yade quand à sa candidature pour la mairie de Paris. Tous les deux se réclament de Jean-Louis Borloo. Qui ment ?

Un tweet de Jean-Christophe Lagarde semble donner la réponse.



Un tweet abondamment commenté dans la petite sphère politico centriste. Si bien que deux heures plus tard, le député maire de Drancy tente d'apaiser les esprits par un second tweet.


Pas de drame certes, mais pas l'immense clarté non plus. Pour avoir la lumière, il faut donc se tourner vers Jean-Louis Borloo. Là c'est sûr, on va mieux comprendre. En fait non. Cité par l'AFP, l'entourage du président de l'UDI explique "qu'il a été décidé que les têtes de liste des 12 arrondissements de la reconquête détenues par la gauche devaient être présentées et que Christian Saint-Etienne en fera naturellement partie". Bon ce n'est pas super limpide, mais on peut interpréter cela comme un soutien de JLB à CSE. Sauf qu'il y a une suite. "Dans le même temps, le processus politique et juridique se poursuit. Après la commission nationale d'investiture, c'est au comité de valider les candidatures et donc les investitures". Voilà. Débrouille toi avec cela ! L'obscurité refait son apparition.

A Paris, depuis plusieurs semaines, c'est la guerre ouverte entre deux responsables de l'UDI: Patrice Gassembach, radical, président de la fédération de Paris et Yves Pozzo di Borgo, sénateur nouveau centre. "Gassembach fait régner la terreur", pour les uns. "Pozzo est à moitié fou", pour les autres ambiance. A ce différend personnel s'ajoute une divergence politique. Pozzo penche plutôt pour une alliance avec le MoDem alors que Gassembach a une préférence pour une union avec l'UMP.

Et au milieu coule l'ambition de Christian Saint-Etienne. Un processus normal pour lui, alors qu'il coordonne les groupes de travail centristes sur le programme municipal. Selon des responsables parisiens, il hésite depuis plusieurs semaines voulant le soutien des élus. En se déclarant sur LCI a-t-il voulu griller Rama Yade, qui accouché il y a un mois d'une petite Jeanne et qui souhaite un peu de temps avant de penser à son avenir politique ?

Elle devait donner un élement de réponse le 25 juin. Patrick Gassembach a confirmé Saint-Etienne peu avant ce que l'ancienne secrétaire d'Etat aux droits de l'homme a peu apprécié. "Saint-Etienne s'est mis dans les pattes de Gassenbach. Il s'est précipité sentant que le national allait reprendre la main pour les investitures à Paris", juge un élu UDI de la capitale.

"On a un candidat de bonne tenue qui accepte d'y aller. On lui scie la branche, c'est dégueulasse. Il n'a pas forcé la main du national, il pensait avoir le feu vert pour parler. Christian a eu Borloo au téléphone ce matin. S'il lui avait demandé de se taire, il l'aurait fait", explique un soutien de Christian Saint-Etienne

Reste que chef de file ou tête de liste, les mots ont peu d'importance. Car l'UDI doit avant tout déterminer une stratégie d'alliances qui a peu à voir avec les personnes. Liste indépendante ou union avec le MoDem ou l'UMP. Avant ou après le premier tour. Tout cela se négociera entre Marielle de Sarnez, Jean Louis-Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet directement.

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