Naufrage mortel sur la Seine: le pilote d'un bateau-mouche jugé à partir de lundi

Le 13 septembre 2008, un bateau-mouche abordait et coulait une embarcation de plaisance en contrebas de Notre-Dame de Paris, tuant deux de ses passagers: le procès de ce drame rarissime sur la Seine s'ouvre lundi.

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Seul prévenu renvoyé devant la 10e chambre correctionnelle de Paris, le pilote du bateau-mouche. Florent Bonnin sera jugé sur quatre demi-journées
pour "homicides et blessures involontaires", "excès de vitesse" et "usage de stupéfiants". Il avait été contrôlé positif au cannabis.
La responsabilité pénale de la Compagnie des bateaux-mouches, propriétaire du navire, et de la société Européenne d'armement et d'affrètement (EAA), qui gérait l'équipage, n'a pas été retenue par la juge d'instruction. Mais le parquet a néanmoins cité au procès ces deux entreprises, civilement responsables.
Il est près de 22H00 le samedi 13 septembre 2008 quand, raconte une source proche du dossier, "l'Alcyone", un petit bateau de plaisance, remonte le Bras de la Monnaie.
Cette ortion fluviale à sens unique, trés étroite,  sépare l'Île de la Cité de la Rive Gauche, au coeur du Paris touristique.
A son bord, 12 personnes -dont six mineurs- membres de quatre familles. L'embarcation s'apprête à franchir la voûte centrale du pont de l'Archevêché lorsqu'elle voit fondre sur elle dans son sillage "La Besogne". Le bateau-mouche d'une soixantaine de mètres de long ne ralentissant pas, le pilote de "l'Alcyone" tente de le contacter par VHF, ses passagers crient. En vain. "Un choc terrible", "un bruit effroyable"... De nombreux témoins ont décrit aux
enquêteurs la violence de la collision: "L'Alcyone" est projetée contre une des
piles du pont, chavire et sombre. Son pilote de 47 ans et un enfant de six ans pourtant muni d'un gilet de sauvetage sont emportés au fond. Leur décès sera constaté dans la nuit.
"Mes clients ne vivent plus depuis le drame", confie  Me Aurélie Cerceau, avocate des parents du garçon, qui attend du procès une reconnaissance de "la totale responsabilité" des deux sociétés et du pilote de "La Besogne".
Le procès devra trancher entre deux versions contradictoires. Florent Bonnin conteste toute responsabilité, selon son avocate, Me Régine de
la Morinerie, qui défend aussi les deux sociétés. Ce soir-là, son client a pu apercevoir une lumière de "L'Alcyone" mais anticipé, compte-tenu de la vitesse minimale autorisée dans le Bras de la Monnaie, qu'il aurait franchi le pont avant d'être rattrapé par "La Besogne".
"Or l'Alcyone était manifestement en difficulté", estime l'avocate, en citant le  plastique et le nylon coincés dans son hélice, le fait que sa marche arrière soit enclenchée ou que son ancre ait été retrouvée crochetée au fond du fleuve.
Quant aux traces de cannabis, le pilote les explique par une consommation datant de la veille. La juge d'instruction, elle, s'est appuyé sur une expertise pour considérer que "L'Alcyone" n'était pas entravée au moment de l'accident et que M. Bonnin avait manqué à son devoir de vigilance, d'où son renvoi en correctionnelle.
Un des facteurs de l'accident cités par un autre expert est le positionnement de la timonerie de "La Besogne", à l'arrière du bateau, qui fait que son pilote
naviguait à l'aide d'écrans de contrôle. Le problème des cadences des pilotes (M. Bonnin en était à sa quatrième rotation) a par ailleurs été indirectement pointé du droit par cet expert qui, après une reconstitution en 2011, a établi que la promenade de 15,2 km de "La Besogne" était trop longue pour pouvoir être réalisée dans le temps fixé par la compagnie, sauf à dépasser la limitation de vitesse (12 km/h).
Depuis 1989, seuls trois accidents mortels impliquant des bateaux-mouches ont été recensés sur la Seine à Paris. L'avant-dernier impliquait déjà "La Besogne" qui avait percuté le 19 août 2003 un Zodiac, tuant son pilote.

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