Les régulateurs du réseau bus de la RATP seront en grève du mercredi 17 au samedi 20 juin, à l'appel commun de tous les syndicats de l'entreprise pour dénoncer une "charge de travail devenue insupportable". Et la grève devrait être très suivie et très perturbante.
Rien de très étonnant dans les raisons qui conduisent au mouvement de grève. Comme dans la plupart des grandes entreprises aujourd'hui, en point de départ il y a une "ré-organisation", débutée en septembre 2013, et qui, comme toujours, est censée "améliorer la qualité de service". Une nouvelle organisation mise en place au nom d'un "Plan Bus 2025" et du projet du "Grand Paris", dit la direction.
Mais, comme toujours, la ré-organisation s'accompagne évidemment d'une réduction des effectifs des régulateurs qui passent de 500 personnes à 300. Soit près de la moitié des effectifs tout de même.
De cette ré-organisation qui a consisté à mettre en place un centre unique de régulation, les syndicats relèvent que les "effectifs en sont sous-dimensionnés au regard de la charge de travail".
La drection de la RATP, de son côté, répond que, si la charge de travail a bien augmenté, elle était précédemment inférieure à ce qui se faisait ailleurs en Europe. Pour la RATP, la ré-organisation permet une "meilleure utilisation des ressources".
"Avec 40% d'effectifs en moins pour faire le même travail, la charge de travail n'est aujourd'hui plus supportable", "les gens saturent", explique Jean- Pierre Plault (CFE-CGC). Selon lui, les régulateurs ont dorénavant la responsabilité de 6 à 10 lignes en moyenne, contre 2 auparavant, et parfois 18 à l'heure de pointe du soir entre 19h00 et 20h00.
D'après les délégués interrogés, qui évoquent un mouvement "historique", entre 80 et 90% des 300 agents du Centre de régulation et d'information voyageurs (Criv) ont d'ores et déjà fait part de leur intention de cesser le travail. "Une grève des agents d'encadrement, c'est historique, tout comme la démarche commune des syndicats, souligne certains délégués. En 30 ans, on n'a jamais vu cela".
Le mouvement "risque d'être suivi", reconnaît la RATP qui dit "avoir prévu des modalités d'organisation adaptées, afin de minimiser l'impact éventuel sur le service rendu à ses clients".
Le mouvement concerne évidemment tout le réseau soit 347 lignes, 4.500 bus et trois millions de voyages chaque jour.