Les quinze salariés d'Air France, jugés pour violences et dégradations dans l'affaire devenue célèbre dite de " la chemise arrachée", seront fixés sur leur sort, ce mercredi 30 novembre.
Lors de l'audience, fin septembre, le procureur de la 14e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny a requis de deux à quatre mois de prison avec sursis contre cinq des prévenus, soupçonnés de violences, et une amende de 1.000 euros contre les dix autres, mis en cause pour des dégradations.
"Une opération de casseurs", pour le procureur
Pour le procureur, "ça n'avait pas été une opération syndicale" mais une "opération de casseurs, puis de voyous", un terme également employé par le Premier ministre, Manuel Valls, pour qualifier les militants syndicaux, en majorité CGT, ayant pris part aux incidents du 5 octobre 2015.Ce jour-là, à l'annonce d'un plan de restructuration qui menace 2900 emplois dans la compagnie aérienne, la tension monte soudain. Dans un mouvement de foule, deux directeurs sont malmenés, ainsi que des vigiles chargés de leur protection.
Xavier Broseta, le DRH d'Air France à l'époque, et Pierre Plissonnier, le responsable du long-courrier, avaient dû fuir sous les huées, torse nu pour le premier, la chemise en lambeaux pour le second.
L'image de ces incidents avaient fait le tour du monde.
A l'issue du procès, certains prévenus avaient fait part de leur sentiment d'injustice. Car, comme l'avait reconnu le parquet, tous les auteurs des violences n'ont pu être identifiés sur les vidéos. "Le dossier est vide. S'il était étayé, il y aurait eu des sanctions exemplaires", assure alors Miguel Fortea, secrétaire général de la CGT Air France. "Ce qu'on attend de voir, c'est si on a vraiment une justice indépendante"
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