Des syndicats de policiers s'inquiètent "des complications insurmontables" qui s'annoncent avec le déménagement de la police judiciaire parisienne (PJ) vers la cité judiciaire des Batignolles à Paris. Ils ont diffusé une lettre ce jeudi.
Prévue fin 2017, l'ouverture du nouveau palais de justice de Paris, dans le quartier des Batignolles (XVIIe arrondissement), a été repoussée au deuxième trimestre 2018, pour permettre notamment un renforcement des mesures de sécurité dans le contexte des attentats. "La police judiciaire a toujours puisé sa force dans une mobilité aujourd'hui mise en péril par la volonté de la faire déménager dans un environnement asphyxié", estiment Synergie-Officiers, le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), le Syndicat Indépendant des commissaires de police (SICP) et l'Union des Officiers.
"Les brigades les plus actives en terme d'interpellations et de déferrements (...) risquent de se retrouver dans l'incapacité d'accomplir leurs missions" du fait du report de l'ouverture du nouveau palais de justice, poursuivent les signataires de la lettre ouverte, reçus ce jeudi par le directeur de la PJ Christian Sainte.
Le déménagement de la police judiciaire parisienne a débuté mi-avril avec l'installation des services administratifs. Un peu plus de 200 fonctionnaires sont déjà sur place parmi les 1.700 qui intégreront les nouveaux locaux d'ici fin septembre 2017. Lundi prochain, le service des affaires économiques et financières (AEF) doit investir les locaux avant d'être rejoint par les autres services opérationnels d'ici septembre.
Problèmes de stationnement, d'accueil, de restauration...
"Les travaux ne sont pas terminés et les conditions matérielles sont très difficiles avec des problèmes de stationnement, de transport, de réception téléphonique, d'accueil du public et de restauration", a expliqué à l'AFP Christophe Rouget porte-parole du SCSI. "Les policiers ne sont pas opposés à un déménagement mais la préfecture de police, la mairie de Paris et la justice doivent se mettre autour de la table pour mettre en place une organisation qui ne sera pas préjudiciable à la sécurité des Parisiens", a-t-il ajouté.De son côté, la préfecture de police de Paris fait valoir qu'"un comité de pilotage a déjà permis de régler, avec les syndicats, nombre de difficultés". Un nouveau comité, présidé par le préfet Michel Delpuech, doit se réunir le 6 juin. Sur la question du transfert des gardes à vue, la préfecture de police "a pris des mesures pour limiter les déplacements des personnes mises en cause en déployant le recours à la visioconférence" et en affectant "trois véhicules" conduits par une unité dédiée.