Mardi 10 novembre, c’est la dernière séance au cinéma La Pagode

La Pagode, cinéma mythique du 7ème arrondissement, ferme ses portes. Le gérant de la petite salle, en conflit depuis trois ans avec la propriétaire est expulsé. Les dernières séances auront lieu ce mardi 10 novembre [mis à jour 10/11/2015, communiqué SCI Foch Dauphine].

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A côté d’imposants immeubles haussmanniens se tient une petite construction japonisante. Avec son jardin zen et sa terrasse entourée de bambous, La Pagode fait office de salle de cinéma. Un repaire de cinéphiles, bien connu pour ses intérieurs somptueux : dorures, lustres et murs peints. Mais la nouvelle est tombée, la salle obscure du 7ème arrondissement de Paris fermera ses portes mardi 10 novembre.

Le cinéma est apprécié du voisinage. De nombreuses marques de soutien affluent. Le directeur du cinéma Olivier Voisin raconte : «  Il va y avoir beaucoup de monde ce week-end. Les gens ont appris la fermeture par bouche à oreille et ils veulent venir une dernière fois. »

Des plaids en hiver pour les téléspectateurs

En été, à La Pagode, les cinéphiles ont chaud, faute de climatisation. En hiver, le directeur, Olivier Voisin, fournit des plaids, dans l’impossibilité de chauffer convenablement le lieu mal isolé. Sur les plafonds, des filets de sécurité sont installés afin que des morceaux de l’édifice ne se décrochent sur les spectateurs.

Des travaux ont longtemps été envisagés. Estimés au début des années 2000 entre 1,5 et trois millions d’euros, ils étaient à charge de la propriétaire Elisabeth Dauchy. Le classement de l'édifice comme monument historique, depuis 1990, permet d'obtenir de nombreuses aides, mais le projet de restauration est bloqué

Un différend de longue date

En 2000, le gestionnaire reprend La Pagode laissée par Gaumont. Dès le début, il souhaite diversifier son activité. Les travaux ne se faisant pas, David Henochsberg ne peut pas envisager de transformer le lieu, comme il l’avait fait pour le cinéma Le Balzac, aux Champs-Elysées où des concerts et des expositions sont organisés afin d’apporter d’autres sources de revenus.

Les loyers des petites salles de quartiers huppés sont élevés et un équilibre budgétaire est difficile à trouver. D’après les exploitants, le loyer de La Pagode avoisine les 5.650 euros par mois, hors charges. Assez loin donc d’un prix d’un studio du 7ème arrondissement de Paris comme annoncé dans Le Figaro par la propriétaire Elisabeth Dauchy.

L'avenir des employés reste incertain

Depuis près de trois ans, faute de rentrées d’argent suffisantes, David Henochsberg ne paie plus. Un jugement en appel a confirmé l'expulsion du gérant des lieux. Et l'avenir des six employés du cinéma reste incertain.

Dans un communiqué, Elisabeth Dauchy, à la tête de la SCI Foch Dauphine, propriétaire des murs, déclare tenir à ce que La Pagode reste "le cinéma mythique qu'il a toujours été avant même qu'elle l'acquière en 1986". "Je souhaite que [le cinéma] soit rénové avec soin par un architecte et des techniciens de talent. Ses portes fermeront le temps de réaliser les travaux nécessaires mais La Pagode restera un haut lieu culturel à sa réouverture."  

► Rencontre avec les spectateurs avant fermeture du cinéma, un reportage de Didier Morel et Louise Simondet


Un lieu historique
Construit en 1896 par l’architecte Alexandre Marcel, le lieu devient un cinéma en 1931. Il est rapidement un rendez-vous des cinéphiles, Jean Cocteau y projette la première de son Testament d’Orphée en 1959. Dans les années 60, Louis Malle exploite le cinéma et programme de nombreux cinéastes de la Nouvelle Vague. Le jardin japonais et la façade de l’édifice sont classés monuments historiques en 1983 et 1990.
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