Pour une oeuvre de l'artiste parisienne Anilore Banon, direction : l'espace !

Envoyer une sculpture sur la Lune : un projet fou qui va bientôt voir le jour. Anilore Banon s’est lancée depuis cinq ans dans une odyssée scientifique et artistique. Une maquette de l’œuvre réalisée dans son atelier parisien va déjà rejoindre la station spatiale internationale.

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Quand Anilore Banon décroche son téléphone pour répondre à notre interview, le jour n’est pas encore levé aux Etats-Unis. Qu’importe : l’artiste a du mal à fermer l’œil. Elle se justifie : « Le décalage horaire ! » Sans doute aussi l’excitation de voir une de ses maquettes quitter la terre dans une poignée de jours…

Tout doit se passer le 18 février en Floride. Une fusée partira à destination de la station spatiale internationale. A son bord : une miniature de « Vitae », cette future statue en métal que l’artiste rêve d’envoyer sur la Lune. Comme une mise en bouche, avant que le rêve devienne réalité…

Un petit pas pour l’art, un grand pas pour l’humanité ?

« L’impossible, ça ne dure qu’un moment, sourit Anilore Banon. L’impossible devient possible à partir du moment où on arrive à travailler ensemble. »

Il faut dire que la plasticienne a su s’entourer des bonnes personnes, scientifiques et mécènes (Dassault Systèmes), depuis que son projet a germé il y a six ans. Aujourd’hui, elle a bon espoir de voir Vitae sur la Lune en 2018, quand la Nasa enverra ses prochaines fusées dans l’orbite lunaire.

Vitae, c’est quoi ?

Telle qu’elle l’a imaginée, Vitae est une statue d’1 m 50 de diamètre. « Ou peut-être qu’à l’arrivée, on sera sur 4 mètres de diamètre, s’amuse-t-elle. On ne sait pas encore. »

Matériau utilisé : le nitinol, un alliage de nickel et de titane qui réagit à la chaleur. Car une fois posée sur la Lune, Vitae doit se comporter comme un être vivant : cocon le jour, quand la température atteint 150° C ; plante épanouie la nuit, quand le thermomètre descend sous les -150° C.

Une œuvre universelle

Surtout, Vitae comportera les empreintes manuelles d’un million de Terriens, sélectionnés sur tous les continents. Et pour fédérer tous ces humains, quel meilleur choix que la Lune ?

« Il fallait trouver un lieu magique pour que tous les gens aient envie de s’y rallier, commente Anilore Banon. Dernièrement, on a tous été Américains, on a tous été Charlie. Il y a eu des moments de fraternité extraordinaires, dans les périodes difficiles. Là, je voudrais utiliser cette fraternité au service d’une énergie positive. »

Pour relier les humains à leur satellite naturel, Anilore Banon songe à mettre en place un point lumineux qui serait émis par la sculpture, et qu’on pourrait observer de chez soi, par télescope. Elle conclut par ces mots : « Rêver, ça fait du bien. »
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