Vols à la tire à Disneyland: six pickpockets sous les verrous, dont deux mineurs

Six pickpockets roumains, dont deux mineurs, qui avaient été interpellés mardi lors d'un vaste coup de filet contre une équipe qui sévissait aux abords de Disneyland Paris, ont été mis en examen et écroués jeudi, a annoncé la procureure de Meaux, lors d'une conférence de presse.

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Au total, 11 personnes ont été interpellées en région parisienne et six en Roumanie lors d'une opération de police simultanée mardi matin. Jeudi, deux hommes et deux femmes ont été mis en examen par un juge d'instruction et écroués. Ils risquent trente ans de réclusion pour des faits de "vol en bande organisé, recel en bande organisée, blanchiment aggravé, ainsi que traite d'être humains, provocation directe de mineurs à la commission de délits et délaissement de mineurs de moins de quinze ans".

Deux mineurs, un garçon de 17 ans et une fille de 15 ans, ont été incarcérés quant à eux à Fleury-Mérogis à l'issue de leur mise en examen pour "vol et recel en bande organisé, blanchiment et refus de se soumettre à des prélèvements". Déjà condamnée pour des faits similaires, la mineure est "très connue des services de police et de justice", a dit la procureure, Dominique Laurens.

En outre, deux majeurs ont été laissés libres sous contrôle judiciaire et trois mineurs (âgés de 12 ans, 12 ans et 13 ans) ont fait l'objet d'une ordonnance de placement provisoire. Quant aux six personnes arrêtées en Roumanie, qui font l'objet d'un mandat d'arrêt européen, elles seront remises à la France "dès que possible", a affirmé Alexandre Ionescu, attaché de sécurité à l'ambassade de Roumanie en France.

L'enquête a démarré en mars quand le commissariat de Chessy (Seine-et-Marne) a constaté la recrudescence des vols à la tire par des mineurs de nationalité roumaine et d'ethnie rom, aux abords de Disneyland Paris et dans le RER A desservant le parc d'attraction mais aussi dans le centre commercial du Val d'Europe, une zone très fréquentée par les touristes. "Les mineurs agissaient en milieu d'après-midi, par groupe de trois au quatre: le premier détournait l'attention, le deuxième en profitait pour faire les poches et le troisième faisait disparaître le bien volé", a rapporté le commissaire Jérôme Georges.

Les petits voleurs se faisaient passer pour des touristes, arborant des oreilles de Mickey, et quand ils étaient interpellés, donnaient une fausse identité, tout en refusant qu'on prélève leurs empreintes. En juin, l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) a été saisie de l'enquête, qui a mobilisé une dizaine d'enquêteurs, dont certains parlant le roumain, et trois à temps plein.

Le préjudice - constitué d'argent liquide, de maroquinerie de luxe, de téléphones portables et de bijoux - est estimé à un million d'euros au bas mot, la plupart des victimes n'ayant pas déposé plainte. Un millier de vols par ruse ont été comptabilisés sur 6 mois. "On est partis de mineurs sous X, autrement dit de zéro et, petit à petit, à force d'observations et de surveillance, et grâce à l'aide décisive de la Roumanie, on a tiré le fil", a expliqué à l'AFP le lieutenant-colonel François Despres, directeur adjoint de l'OCLDI.

"La Roumanie est considérée comme un pays exportateur de malfaiteurs, alors que nous sommes très engagés dans la lutte contre la criminalité organisée", a tenu à souligner Alexandre Ionescu, citant, outre la traite d'être humains, le trafic de tracteurs agricoles ou de métaux. "L'enquête n'est pas terminée, il faut maintenant qu'on trouve où est allé l'argent", a conclu M. Despres, laissant entendre que d'autres interpellations pourraient avoir lieu.

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