Nouvel épisode dans l'affaire des restaurateurs et commerçants de la plage de La Baule... Ils ont été déboutés ce lundi 13 mars, de leur demande en référé auprès du Tribunal administratif de Nantes. Ils voulaient faire invalider le contrat de concession attribué au groupe Veolia par la mairie.
Le 21 décembre dernier, un arrêté préfectoral accordait à Véolia la concession de la plage de la Baule. L'association "La plage, coeur de la Baule" qui regroupe 35 établissements a déposé un recours en référé pour invalider cet arrêté.
Le tribunal administratif de Nantes vient de conclure ce différend. Pour la justice, cette affaire n'a pas un caractère d'urgence. La requête est donc rejetée. Mais le problème sur le fond n'est pas réglé pour autant.
"La plage est un service public" rappelle le Président de l'association, Loic Durand-Rocher. "Il faut nécessairement que la mairie prenne à sa charge les frais d'exploitation et d'investissement "
Le décret plage
Rappelons que ce qui est en cause c'est l'application du décret plage du 26 mai 2006 qui oblige les restaurants et clubs de voiles installés sur la plage à démolir leurs bâtiments en dur et à les remplacer par des structures démontables ou transportables.La commune ayant refusé d'assurer elle-même la concession, elle a délégué cette mission à un opérateur privé et c'est Véolia qui a remporté l'appel d'offres. Pour assurer le nettoyage et l'aménagement de la plage, Véolia compte donc doubler voire tripler la redevance des exploitants. Et c'est là ou le bât blesse car les commerçants estiment que ce serait signer leur arrêt de mort.
"Nous sommes prêts à accepter une augmentation de 30 à 35 % de notre redevance, autrement dit de passer de 400 000 à 550 000 euros" affirme Loic Durand-Rocher. "Mais au delà, nos commerces ne seraient plus rentables et ce serait la fin des restaurants de plage à La Baule."
Selon le décret de 2006, ces établissements n'auront le droit d'occuper que 8% de la surface de la plage et ce pendant 8 mois de l'année au maximum. Ils ne comprennent donc pas pourquoi ils devraient supporter l'ensemble des frais d'entretien de la plage. Cest pourquoi ils demandent à la mairie de leur accorder une aide. Visiblement, la mairie n'est pas hostile à cette idée.
La position du maire de La Baule
"Je sais très bien ce que coûte l’entretien de la plage à la ville aujourd’hui et ce que coûtent les investissements." indique Yves Métaireau, maire de La Baule et Président de Cap Atlantique à nos confrères de Kernews. "Nous devons rapprocher nos points de vue avec Veolia, avec qui nous allons négocier. L’intérêt de Veolia n’est pas de pratiquer des tarifs élevés et de ne pas avoir de candidats, ou d’avoir des candidats qui ne pourront pas payer… L’intérêt du délégataire, c’est d’avoir peut-être une progression légère des redevances pour mieux assurer ses prestations, en accord avec la ville qui, de son côté, prendra un certain nombre de prestations en charge. Mais c’est aussi d’être raisonnable dans l’établissement des tarifs pour ceux qui se retrouveront avec des frais supplémentaires du fait de la réinstallation des bâtiments."
La bataille judiciaire et commerciale n'est donc pas finie. Cela ne remet pas en cause la saison prochaine. Mais en 2018, les restaurants et les clubs de voile devront avoir trouvé un accord avec la mairie et Véolia.
Notre reportage sur la plage de La Baule