A l'institut médico-éducatif de Varades, en Loire-Atlantique, des enfants atteints de troubles autistiques et de déficience intellectuelle se retrouvent plusieurs fois par semaine autour d'un projet de taille : une chorale, en vue de se produire en concert.
Il en faut du courage pour se lancer au micro. Ces jeunes-là n'en manquent pas. Ils sont une trentaine, âgés de 7 à 22 ans, à participer à la chorale. Plusieurs fois par semaine, avant de chanter, ils s'échauffent sous l'oeil exigeant de leur chef de choeur.
Accompagnés au piano, ils répètent leurs chansons. Ce sont leurs mots, et ils parlent, forcément, de leur histoire.
"Quand on entend à l'extérieur des gens qui nous disent handicapés ça nous met mal", explique Alexandra, 19 ans, "ça nous met mal dans notre peau car on dit que nous on n'est pas handicapés, on est des gens normaux, comme tout le monde."
Chasser les idées noires, oublier la maladie grâce à la chanson et à la scène. Les Kichante se produisent en concert régulièrement avec un défi : affronter le regard du public.
"Quand je disais "je t'aime" dans une chanson, au début ça me donnait le stress, j'étais un peu timide, maintenant je suis moins stressée, je suis posée", raconte Pauline, 18 ans,
Ces progrès, Romain Chupin, leur éducateur, les mesure chaque jour.
"Il y avait avait tellement d'idées et besoin d'exprimer des choses : des angoisses particulières, parler de sa maladie, de ses difficultés, du syndrome que l'on peut avoir. On a une chanson qui s'appelle "Prader-Willi" par exemple. Personne ne connait ce syndrome très rare. Donc cette jeune-là a souhaité faire une chanson sur son syndrome qui la met très en colère. Moi je note pendant qu'elle explique et puis on remet ça en plus tous ensemble et ça se transforme en chanson assez vite".
Le prochain concert des Kichante aura lieu le 18 octobre à angers. Ils écrivent leur propres chansons et veulent faire entendre leur différence. Leur voix portera t elle ? Ils ont en tout cas écrit au président de la république.
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