Pourquoi Cempuis ? La Ville de Paris y est propriétaire d’un domaine de 5 hectares depuis la fin du XIXème siècle. La Fondation d’Auteuil, qui l’occupe, doit quitter les lieux fin août. Or Paris cherche à créer des lieux d'accueil pour migrants, intra ou extra-muros à la capitale.
Au lendemain de l’évacuation du campement de La Chapelle, le 9 juin, Anne Hidalgo, maire (PS) de Paris, a affirmé être favorable à la création d'un centre d'accueil pour les migrants, où ils pourraient décider s'ils veulent ou non demander l'asile en France. Très vite, les rumeurs s’orientent non pas sur un site parisien mais vers l’Oise. Or, la Ville de Paris n’est pas propriétaires de 36 sites sur le département…
Jean-François Boursier, maire de Cempuis (500 habitants), a lui encore du mal à croire ce qu’il a lu ce matin dans la presse, qui reprend cette rumeur. « J’ai interrogé la Mairie de Paris dès février pour connaître la destinée du domaine. Fin mai, on me répond qu’il n’y a aucun projet, que la Ville de Paris souhaite se séparer des bâtiments extra-muros (de Paris) pour financer des logements sociaux en intra-muros. On souhaite que les bâtiments soit repris, occupés, mais cette question migratoire ne peut être gérée depuis une si petite commune. Nous n’avons pas de commerces, de moyens de transport ou de services administratifs adéquats », nous a expliqué le maire par téléphone.
Levée de bouclier dans le département
« Il n’est absolument pas acceptable que les élus de l’Oise apprennent par voie de presse, l’ambition de la Ville de Paris d’installer un centre d’accueil sur leur territoire », ont réagi Eric Woerth, député-maire de Chantilly, et Edouard Courtial, président du conseil départemental de l’Oise, dans une lettre commune adressée à Anne Hidalgo. Cempuis fait partie du canton de Grandvilliers, à 35 minutes au Nord de Beauvais.« Nous vous demandons de nous préciser rapidement si ce sujet est toujours d’actualité et de nous transmettre toutes les informations portées à votre connaissance et tout particulièrement la position de l’Etat sur cette proposition », concluent-ils dans cette même lettre, datée du 17 juin.