Depuis jeudi dernier, 22 des 29 salariés de la société de transport en ambulance Léraillez située à Albert (80) sont en grève: un bras de fer avec leur patron s'est engagé depuis que 2 employés se sont vus signifier un entretien préalable à leur licenciement.
Sur les 29 salariés, 7 ont préféré ne pas s'associer à ce mouvement de grève. "Mais 2 sont en CDD, alors, on n'a pas voulu les mêler à ça", précise Steve Davies, employé des ambulances Leraillez.
Direction comme salariés sont d'accord pour dire que la situation dans l'entreprise a commencé à dégénérer après l'élection anticipée des délégués du personnel en février dernier.
Les salariés estiment que depuis ces élections, ils ont perdu de nombreux avantages, notamment dans l'organisation de leur temps de travail. La goutte d'eau pour eux a été la convocation de 2 des leurs à un entretien préalable à un licenciement: le 1er, qui n'est autre que le frère du gérant de la société, est licencié pour faute - "un prétexte", selon ses collègues. Le 2nd se verra signifier mardi les raisons de son licenciement.
Des décisions pour "faire un exemple et maintenir une pression et une peur sur le reste du personnel", selon les salariés.
La direction penche plus pour un mouvement syndical mis en place par les organisations salariales alors même que des discussions entre les représentants syndicaux et patronaux du secteur sont en cours au niveau national.
Luc Léraillez reconnaît cependant des crispations dans son entreprise: "il ne s'agit pas d'avantages perdus mais d'arrangements entre nous devenus impossibles (...). Ces arrangements sont devenus au fil du temps des acquis aux yeux des salariés. Il y en a certains, surtout ceux sur l'organisation du temps de travail, qui je ne pouvais plus accorder. J'ai du y mettre fin"
Interrogé sur la validité du motif de licenciement de son frère, Luc Léraillez explique que "des fautes ont été commises. C'est mon devoir de dirigeant de prendre des sanctions"....