Plus de quarante ans après la fin de la guerre d'Algérie, c'est une blessure qui ne cicatrise pas : les Harkis et leurs descendants demandent réparation à l'Etat, pour avoir été abandonnés en Algérie puis lors de leur arrivée sur le sol français
Le lieu n'est pas anodin : une dizaine de personnes se sont réunies devant la Citadelle d'Amiens cet après-midi pour demander réparation pour les soldats musulmans engagés par l'armée française en Algérie.
La Citadelle, c'est une ancienne prison réouverte en 1962 pour abriter des familles de harkis, qui ont vécu dans les cellules, surveillées par des militaires. Trop lentement, les internés furent relogés, à la Briquetterie notamment, une cité d'Amiens. Un quartier de maisons HLM construites spécialement pour eux.
Mais il aura fallu 14 ans et une rébellion nationale pour que les camps soient fermés... Aujourd'hui encore pèse le souvenir des barbelés, des militaires, et d'une mise au banc de la société. En 2007, un rapport du comité social et économique concluait que les enfants de harkis souffraient toujours d'exclusion.
Récemment, le président François Hollande a reconnu la faute de l'Etat Français. Un geste pour cette communauté constituée de plus de 500.000. Mais à Amiens cet après-midi, on réclame davantage : 220.000 euros de réparation pour les harkis, 30.000 pour leurs enfants.
Mais à les entendre, seule une loi les aiderait à accepter leur situation.