Catherine Coutelle, députée PS de la Vienne, est présidente de la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes. De l'armée à la réforme de l'IVG, elle pilote deux dossiers d'actualité, à quelques jours de la "journée de la femme".
La députée PS de la Vienne et présidente de la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes, Catherine Coutelle s'intéresse particulièrement à la situation des femmes dans l'armée. Lundi 2 mars, à l'occasion de la journée du 8, dédiée aux femmes, elle a rencontré des femmes officiers de la garnison de Poitiers.
Vers une armée de plus en plus féminine ?
Le 4 février dernier, l'Assemblée nationale a reçu un rapport sur la formation des militaires. L'armée française apparaît ainsi comme "la plus féminisée d'Europe" : selon un rapport du ministère de la Défense datant de juin 2013, 15% des membres des forces armées françaises sont des femmes (48 000), contre 10% en Allemagne ou au Royaume-Uni. En 2013, elles servaient principalement dans la gendarmerie (15 400) et dans l'armée de terre (12 100).Si le ministère de la Défense insiste sur le fait que "la place des femmes dans les forces armées n’est plus un problème ni même une question" (sic), il reconnaît néanmoins que "la situation n’est pas pour autant stabilisée et des évolutions sont encore nécessaires" : ainsi, de l'égalité juridique, il leur faudrait désormais atteindre l'égalité professionnelle réelle. L'armée française n'a ouvert la voie d'officiers de carrière aux femmes que depuis une trentaine d'années.
Réformer la loi sur l'interruption volontaire de grossesse
L'un des autres chantiers de Catherine Coutelle concerne la loi de réforme de la santé menée par le gouvernement.
Parmi les 21 pistes de réflexion ébauchées avec la députée PS de Charente-Maritime, Catherine Quéré, figure la suppression du délai de sept jours de réflexion imposé à une femme qui souhaiterait mettre un terme à une grossesse. Les députées jugent ce délai "infantilisant et méprisant". Ce laps de temps peut néanmoins être réduit à 48 heures dans le cas où la grossesse approcherait de la douzième semaine : passé cette date, les médecins français n'ont en effet plus le droit de pratiquer l'IVG.
Autre point fort de la réforme de la loi-Veil qui fêtait ses 40 ans en janvier dernier : la suppression de la clause de conscience spécifique des médecins qui refuseraient de pratiquer l'IVG. Selon la délégation, cette clause serait inutile car il en existe une commune à tous les autres actes médicaux : sauf urgence vitale, un médecin peut en effet refuser de pratiquer un acte médical s'il estime que cet acte est "contraire à ses convictions personnelles, professionnelles ou éthiques". Autre clause supprimée en 2014 : "l'état de détresse" dans lequel une femme devait théoriquement se trouver pour avoir le droit d'avorter. Comme la clause de conscience, il s'agissait d'une concession faite aux opposants de la loi Veil en 1975.
La "loi santé" sera débattue par le Parlement au printemps.