Elle s'appelle Chloé Chouraqui. Cette étudiante de l'IAE de Poitiers (Institut d'Administration des Entreprises) fait partie des victimes de l'accident d'autocar qui a fait 13 morts au sud de Barcelone. Son père réside à Saujon, une petite commune de Charente-Maritime bouleversée par cet événement.
Michèle Prévost est adjointe au maire de Saujon (17) et elle nous déclare : "C'est une chose d'entendre parler d'un accident de la route mortel, c'est une autre chose quand il concerne une famille de votre communauté. Nous sommes sous le choc". Jacques Chouraqui, le père de Chloé Chouraqui décédée dans l'accident de l'autocar au sud de Barcelone, a été joint par le Président de l'Université de Poitiers, Yves Jean, qui lui a confirmé la terrible nouvelle.A Saujon, les parents de Chloé se raccrochent encore au plus infime espoir en expliquant que leur fille circulait sans ses papiers d'identité et que les sauveteurs n'ont retrouvé sur elle qu'une carte Erasmus. Son père quitte la Charente-Maritime en fin de nuit pour l'Espagne avec un couple d'amis pour se rendre à Tortosa où sont entreposés les corps des victimes de l'accident. La police scientifique prélèvera l'ADN de Jacques Chouraqui pour le comparer à celui de Chloé qui s'était installée à Barcelone depuis le début de l'année 2016.
"On n'arrive pas à savoir exactement ce qu'il en est...", nous explique sa belle-mère en relevant que la cellule de crise mise en place en Espagne "nous a donné de nombreuses informations contradictoires". Avertis par une amie de Chloé hier soir, ses parents ont tenté de se tenir au courant de la situation par l'intermédiaire du Consul de France en Espagne.
Agée de 25 ans, leur fille Chloé est la plus âgée des 13 morts relevés à l'issue de cet accident : sept venaient d'Italie, deux d'Allemagne, une de Roumanie, une d'Autriche, une de France et une d'Ouzbékistan, toutes faisant partie du programme Erasmus, qui favorise les actions de mobilité en Europe pour les étudiants via des périodes d'études ou de stages dans des pays étrangers. Les circonstances de l'accident sont particulièrement dramatiques : de nombreuses passagères ne portaient pas de ceinture de sécurité et sont mortes écrasées entre l'autocar et la chaussée.
Les enquêteurs espagnols tentent d'établir les causes de cet accident d'autocar qui, outre le décès de treize étudiantes étrangères, se solde aussi par 24 blessés hospitallisés dont 6 dans un état grave et un dans un état critique. Leurs investigations ont connu un contretemps majeur : le chauffeur qui devait être entendu lundi par un juge d'instruction pour "13 homicides involontaires" a dû être hospitalisé en soins intensifs.
La veille, le chauffeur avait refusé de parler à la police sur les conseils de son avocat. Selon un responsable catalan de l'Intérieur, "les temps de repos ont été respectés d'après le tachygraphe. Mais la question est de savoir si pendant ces temps de repos le chauffeur s'était reposé suffisamment".
Des familles arrivent progressivement au funerarium de Tortosa, aussitôt accueillies par des équipes de psychologues et protégées des médias par la police. Les passagers de l'autocar étaient inscrits dans des universités catalanes grâce au programme d'échanges européen Erasmus. Ils voyageaient à l'aube, en un convoi de cinq autocars, de retour des fêtes traditionnelles de "Las Fallas" célébrées à Valence.
A 6H00 du matin, le dernier autocar du convoi a fait une embardée, traversé la séparation des voies d'autoroute avant de se renverser et de percuter une voiture venant en sens inverse.