Dix ans de réclusion ont été requis vendredi contre une mère de 31 ans jugée devant la cour d'assises des Haute-Alpes pour avoir donné la mort à son nouveau-né en 2012, après avoir accouché seule sur son lieu de travail. Le verdict est attendu dans la soirée.
a argumenté Inès Delay, l'avocat général, réclamant également à l'encontre de l'accusée cinq années de soins socio-judiciaires. Au cours des débats ouverts jeudi à Gap, la jeune mère a réitéré les aveux qu'elle avait formulés devant les enquêteurs après le drame. En larmes, elle a également relaté l'avortement gardé secret d'un premier enfant en 2003, et un accouchement sous X en 2008.Ce bébé était un objet encombrant et il est mort seul au monde."
A la barre, témoins et experts ont souligné l'absence de "déficit intellectuel" de l'accusée, qui se savait enceinte, et évoqué un contexte familial "difficile", marqué par le décès d'une mère alcoolique. "Le déni de grossesse n'est que partiel. Il s'agissait pour elle de la dissimuler aux autres", a développé un expert à la barre.
Déni de grossesse et dénouement tragique
L'entourage de Coralie, 28 ans, n'apprendra sa grossesse que dans la nuit du 11 au 12 février 2012, lorsque son employeur découvrira la jeune femme affairée à nettoyer le sol de l'établissement, imbibé de sang. Elle était "livide et très calme", a précisé la gérante à la barre.Ce soir-là, Coralie, accouche seule dans l'hôtel-restaurant de Puy-Saint-Vincent où elle travaille. Elle coupe elle-même le cordon ombilical, puis étouffe de sa main l'enfant avant d'errer à l'extérieur par -16°c et de le jeter froidement dans un ravin enneigé situé à proximité. Transportée à l'hôpital de Briançon à la suite de complications médicales, la trentenaire confie son acte au personnel de l'établissement et indique aux gendarmes où se trouve la dépouille de son bébé.