L'enseignant juif soupçonné d'avoir inventé son agression a été présenté jeudi au parquet de Marseille, après une journée et une nuit de garde à vue au cours de laquelle il a maintenu sa version. Il sera jugé en avril.
L'enseignant, entendu pour dénonciation mensongère, a été présenté dans la matinée au parquet. Il sera jugé Le 13 avril pour "dénonciation mensongère d'un délit imaginaire", a annoncé jeudi le parquet à l'AFP.
Il risque six mois d'emprisonnement et 7.500 euros d'amende.
En novembre, quelques jours après les attentats de Paris et de Saint-Denis, cet enseignant, Tsion Saadoun, avait expliqué avoir été agressé au couteau par trois hommes se revendiquant de Daech alors qu'il rentrait chez lui.
Devant les policiers qui l'ont placé mercredi en garde à vue, "il a maintenu ses déclarations dans les moindres détails", a précisé son avocate Me Karine Sabbah.
"Il est vraiment désolé qu'on ne le croit pas", a-t-elle ajouté, regrettant qu'aucune expertise psychiatrique de son client n'ait été demandée.
Témoignage de l'enseignant
A l'époque, l'enseignant avait détaillé son agression devant la presse. "Ils m'ont demandé si j'étais juif ou musulman. Et quand j'ai dit que j'étais juif, ils se sont rués sur moi et m'ont jeté à terre, en me disant qu'ils allaient me faire souffrir et me tuer", avait raconté le quinquagénaire.Ils l'avaient "tailladé avec deux couteaux" et lui avait montré une photo de Mohamed Merah et un tee-shirt de Daech, avait-il précisé. "Puis un troisième homme est arrivé avec un autre scooter et a filmé la scène".
Ces agresseurs étaient de "jeunes adultes d'une vingtaine d'années", avait-il aussi assuré.
Aucun doute ne plane en revanche sur l'agression d'un autre professeur juif, survenue à Marseille le 11 janvier. Un adolescent turc d'origine kurde a été mis en examen pour tentative d'assassinat aggravée après cette attaque à la machette. Il avait revendiqué son geste au nom de Daech.