Susan George (ATTAC) : "vivre mieux" en "consommant moins"

Durant cette dernière journée de l'Université d'été de l'association altermondialiste ATTAC, Suzan George, la présidente a parlé de "sobriété énergétique" qui permettrait de vivre "beaucoup mieux". Une alternative jugée nécessaire face au changement de climat de la planète.

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"Vivre beaucoup mieux" tout en "consommant moins". C'est l'idée défendue par Suzan George, la présidente d'honneur d'ATTAC, dont l'université d'été à Marseille, se termine aujourd'hui.
Face au réchauffement climatique, "le plus grand défi que l'humanité ait connu", l'essayiste et présidente d'honneur de l'association altermondialiste Attac, Susan George, défend la "sobriété énergétique".

"Nous sommes relativement récents sur cette terre. Elle tourne depuis 4 milliards et demi d'années et peut continuer parfaitement à tourner encore 4 milliards et demi d'années sans nous"


a-t-elle déclaré, en marge de l'Université d'été d'Attac, qui a réuni près d'un millier de personnes de mardi à vendredi à Marseille.

"L'homme ne peut "se séparer de la nature, ni par la technologie, ni par la ruse"


a-t-elle ajouté. c'est pourquoi il doit "coopérer avec elle" en développant des sources d'énergie alternatives aux carburants fossiles et enconsommant moins.
Pour la nourriture, "au lieu d'utiliser des méthodes qui exigent des engrais chimiques et des produits pétroliers", il faut "utiliser des techniques d'agroécologie que l'on connaît de mieux en mieux", précise-t-elle avant de poursuivre :

"On peut faire le double des rendements avec des méthodes tout à fait douces. On l'a fait en Afrique sur des centaines de milliers d'hectares"


Ceci implique, dans l'agriculture comme dans d'autres domaines, de favoriser les "petites unités de production" qui permettraient aussi de créer davantage de postes de travail.

"Pression sur les banques"

Grâce à cette "sobriété énergétique", "on vivrait même beaucoup mieux, parce qu'on n'a encore vu que le début du commencement des évènements qu'on dit exceptionnels, mais qui vont être de moins en moins exceptionnels" .

"Vous voyez à la télé maintenant, presque tous les soirs à cette saison, des voitures emportées par les flots, des maisons qui sont au bord du gouffre".


"Un pays comme le Bangladesh risque de disparaître".
Le réchauffement de la planète peut en outre attiser des conflits:
"Je ne dis pas que le changement climatique en est la cause, mais il a aussi beaucoup aggravé la guerre en Syrie, qui a connu deux saisons de sécheresse épouvantables (...)"

"Les gens perdent leur emploi, ils ne peuvent plus manger, ils rejoignent les forces armées parce que là au moins ils vont manger", tandis que d'autres émigrent"


ajoute l'essayiste.
C'est pourquoi, de son point de vue, il faut que des "mouvements populaires" réussissent à imposer une réduction rapide et significative de la consommation de pétrole et de gaz.

"Il ne faut pas attendre la fin du capitalisme pour faire des actions de ce type"


affirme Susan George, qui juge possible "un autre capitalisme, contrôlé par l'Etat, dans lequel l'Etat agit dans son rôle d'Etat", prend ses distances avec les entreprises transnationales et cesse de subventionner les énergies fossiles. Elle rajoute :

"C'est un mouvement social qui a contraint le gouvernement allemand à renoncer au nucléaire. Ce n'était pas le marché, ce n'était pas le prix du nucléaire, c'était une décision politique"



Outre les gouvernements, Susan George préconise de "mettre un maximum de pression sur les banques qui (font) des investissements dans toutes les entreprises qui soutiennent le modèle pétrole-gaz".
"C'est quelque chose que tout le monde peut faire dans le cadre d'une organisation de son choix, une association comme Attac, un syndicat ou un mouvement lié à une église", estime-t-elle.

Le poids de la Coalition Climat 21

L'essayiste cite la Coalition Climat 21, où convergent des organisations de ce type, et qui rassemble de ce fait des gens qui ont "des intérêts très différents".
En avril, Manuel Valls avait attribué le label "grande cause nationale pour l'année 2015" à cette coalition de plus de 130 organisations, "une initiative qui, selon Matignon, par le rassemblement de multiples acteurs, renforcera la mobilisation
et amplifiera les messages en faveur des enjeux de la COP21", la conférence de l'ONU sur le climat en décembre à Paris.
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