Sa famille est considérée comme étant au coeur des luttes sanglantes pour la drogue à Marseille, mais c'est, selon l'accusation, une banale histoire de vengeance qui vaut à Eddy Tir de comparaître ce vendredi devant les assises des Bouches-du-Rhône pour le meurtre d'un adolescent abattu en 2011.

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Condamné à 32 reprises entre 2004 et 2010 pour de petits délits, Eddy Tir, 25 ans, est accusé d'avoir mitraillé Kamel El Mehli, 17 ans, le 22 décembre 2011, au pied d'un immeuble de La Castellane, dans les quartiers Nord de Marseille. A ses côtés, comparaît aussi pour meurtre Seyni Demba, 23 ans. Les deux hommes, dont le tribunal devra déterminer le rôle respectif dans le drame, se renvoient la responsabilité du crime. Selon Seyni Demba, après avoir passé la soirée dans des bars, la victime et deux amis avaient été reconduits chez eux par les deux accusés. Au moment où Kamel était descendu de la voiture, Eddy l'aurait alors rattrapé devant l'entrée de son immeuble. Aux enquêteurs, Seyni a affirmé avoir ensuite entendu une rafale d'arme automatique avant de voir revenir Eddy Tir, armé d'une kalachnikov, dont il appuie le canon chaud sur sa tempe en lui intimant : "Je l'ai eu dans les jambes. Vas-y, on trace!".

Cette version des faits est remise en question par Eddy Tir, qui affirme ne pas être rentré du bar dans la voiture de Seyni Demba, mais plus tard, en taxi. "Il est le coupable idéal du fait de son nom de famille, mais tout est basé sur des rumeurs", plaide son avocat, Bernard Hini. Décrit par les enquêteurs comme "oisif", Eddy Tir aurait cependant revendiqué le meurtre sur Facebook en novembre 2012, alors même qu'il était déjà en détention provisoire dans ce dossier, piégé par la soeur de la victime. Ce jeune homme corpulent, surnommé "gros cul" par ses proches selon les enquêteurs, y aurait reconnu être "celui qui a tué le jeune de La Castellane". Il avait ensuite évoqué un piratage de son compte Facebook.


FANFARONNADES 

Il se conduit comme un caïd de cité, se vante, mais ce sont des fanfaronnades,

assure aussi son avocat, qui évoque une enfance "dans un milieu sinistre".

Un différend opposait Kamel El Mehli aussi bien à Eddy Tir qu'à Seyni Demba. Décrit par l'accusation comme un "caïd offensé", Eddy avait été publiquement blessé à une cuisse d'un coup de couteau, trois mois plus tôt, par l'adolescent. Seyni Demba, qui connaissait Kamel depuis des années, s'était quant à lui battu avec ce dernier deux jours plus tôt, et avait eu l'arcade sourcilière entaillée au cutter.
Dans les heures précédant le meurtre de Kamel, les deux amis d'enfance s'étaient réconciliés dans un bar, en compagnie d'Eddy Tir. Pour ce dernier, il s'agissait d'un piège qui a ensuite permis à Seyni Demba de se venger avec un fusil mitrailleur qu'il lui avait lui-même prêté pour "tirer dans les jambes" de la victime.

DEUX FAMILLES EN GUERRE


La famille Tir est considérée comme l'un des principaux clans impliqués dans la lutte pour le trafic de drogue à Marseille. Plusieurs de ses membres ont été tués au cours des dernières années, dont le grand-père d'Eddy, Saïd, 60 ans, considéré comme le patron du trafic de cannabis d'une cité des quartiers nord, abattu en 2011, le beau-frère de Saïd Tir, Akim Grabsi, ou deux oncles d'Eddy, Farid et Karim. Face aux Tir, associé selon les enquêteurs à la famille Berrebouh, le clan des Remadnia. Les deux clans sont engagés dans une guerre autour notamment de la vente de stupéfiants dans la cité Font Vert à Marseille.

En août 2014, Eddy Tir a été mis en examen pour le meurtre de Zakary Remadnia, 23 ans, abattu le 18 juillet 2014 au guidon de son scooter. Selon les enquêteurs, des écoutes et des surveillances laissent penser qu' Eddy Tir (qui avait lui-même réchappé à une tentative d'assassinat à la kalachnikov quelques semaines avant le meurtre qui lui vaut de comparaître vendredi devant les assises) pourrait avoir commandité cet assassinat depuis sa prison.

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