Les chiffres sont inquiétants : 7 rhôdaniens sont morts en Syrie. 31 se battent encore aux côtés des jihadistes. Une dizaine en sont déjà revenus, dont la moitié sont incarcérés. Le préfet du Rhône Michel Delpuech fournit des éléments préoccupants sur la radicalisation dans notre région.
Michel Delpuech, Préfet du Rhône, a fourni des éléments tangibles sur l'islam radical en marge d'une réunion avec les maires de vingt cinq communes du Rhône et les responsables musulmans.
Des chiffres qui attestent d'un phénomène préoccupant. Il a ainsi fait le compte des militants radicalisés, rien que dans le Rhône, et des jeunes gens plus ou moins impliqués à un titre ou à un autre dans les filières jihadistes :
- 230 à 250 personnes font l'objet d'une fiche S et donc d'un signalement spécifique.
- 89 d'entre eux sont en lien direct avec les filières jihadistes
- 41 projettent de rejoindre Daech.
- 7 ont péri dans les combats en Syrie .
- 10 sont revenus en France dont une femme qui a été mise en examen
- 6 d'entre eux sont incarcérés
- 3 d'entre eux sont assignés à résidence
Certains ont donc déjà sauté le pas : Ils seraient actuellement une trentaine à se battre en Syrie et 7 d'entre eux seraient morts au combat. Parmi les éléments radicalisés, on compte aussi une jeune fille originaire de la légion lyonnaise qui a été arrêtée à Molenbeek, en Belgique, au lendemain des attentats de Paris. Elle aussi projetait de partir en Syrie. Elle n' a pas pu le faire car sa mère a donné l'alerte à temps. 250 des ces signalements ont été enregistrés dans le Rhône, depuis avril 2014, par la plate forme de prévention de l'islam radical.
Toutes ces statistiques, d'une grande précision, peuvent signifier que les éléments les plus radicalisés sont parfaitement repérés, leurs intentions clairement identifiées. Mais elle laisse aussi entrevoir des failles puisqu'il a fallu l'état d'urgence et l'instauration de mesures d'exception pour localiser de nouveaux foyers de radicalisation:
- 77 perquisitions ont été menées dans le Rhône depuis les attentats de Paris
- 26 personnes ont été interpellées depuis le 13 novembre
- 9 personnes sont assignées à résidence dont les trois ex-jihadistes de retour de Syrie déjà cités.