Le quotidien régional Le Progrès, cité à comparaître par SOS Racisme après la publication d'une double page controversée sur les nationalités impliquées dans la délinquance dans le Rhône, a été relaxé ce mardi en correctionnelle à Lyon.
Le tribunal a ainsi suivi le parquet qui, à l'audience du 15 septembre, avait estimé que "la provocation à la haine raciale n'était pas caractérisée"."Le tribunal correctionnel a relaxé le directeur de la publication et rejeté toutes les demandes de SOS Racisme" estimant que les propos dans l'article n'avaient pas de "caractère discriminatoire", a commenté l'avocat du quotidien, Jean-Pierre Forestier.
En avril 2014, Le Progrès avait publié une infographie intitulée "Délinquance, à chacun sa spécialité" et associant à certains faits (vols, prostitution, etc.) des nationalités ou catégories de population. Ainsi, les cambriolages étaient liés à des "Géorgiens, Albanais, Roms, gens du voyage, locaux (groupes des cités, toxicomanes, autres)". SOS Racisme avait déposé plainte contre X, pour des faits de fichage ethno-racial, diffamation raciale et provocation à la haine raciale et à la discrimination. A l'époque de sa publication, l'article avait suscité un grand nombre de réactions critiques, ainsi que quelques soutiens, notamment d'un des vice-présidents du FN Florian Philippot qui avait félicité le journal dans un tweet pour "son travail".
De son côté, le rédacteur en chef, Xavier Antoyé, avait reconnu auprès de l'AFP "une maladresse rédactionnelle dans l'encadré", tout en soulignant que l'enquête intitulée "Délinquance, criminalité organisée: qui fait quoi dans le Rhône", était un travail "sérieux, fouillé et documenté".