Alcool dans les stades : on vous explique pourquoi la loi Evin est menacée

Les boissons alcoolisées pourraient faire leur grand retour dans les tribunes des supporters. Plusieurs députés proposent d'assouplir la loi Evin qui réglemente la publicité et la vente d'alcool dans les stades. Une catastrophe pour le corps médical. Une aubaine pour les lobbies.  

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Lutter contre l'hypocrisie 

Ceux qui ne fréquentent pas assidûment les stades ne le savent pas toujours. Mais l'alcool n'a en fait jamais été complètement banni des enceintes sportives. Actuellement, la loi Evin autorise un club sportif à vendre de l'alcool dix fois par an. Des dérogations accordées par le maire ou le préfet jugées insuffisantes par Stéphane Viry. Ce député des Vosges et ancien président du club de foot d'Epinal a déposé un projet de loi visant à supprimer ces restrictions, au nom de l'équité. 

Certains privilégiés consomment du vin ou du champagne parce qu'ils sont invités dans des espaces VIP. Alors qu'à quelques mètres de là, le supporter lambda n'a pas le droit de boire une bière. Stéphane Viry, député de la 1ere circonscription des Vosges.    

Soutenu par une quinzaine d'autres députés LR, Stéphane Viry défend sa proposition de loi en rappelant aussi que la vente d'alcool est autorisée à l'extérieur des stades. "Cela provoque un phénomène d'alcoolisation massive avant d'aller voir le match", explique-t-il à nos confrères de Vosges matin. "Des supporters achètent des bouteilles et les consomment en dix minutes. C'est dangereux," conclut-il.  

Des recettes supplémentaires pour les clubs 

L'autre argument avancé par le député de la première circonscription des Vosges est l'aide financière que pourrait apporter sa proposition de loi aux clubs locaux. Si ces buvettes redevenaient pérennes, elles seraient une source supplémentaire de revenus non négligeable pour ces associations sportives confrontées à des baisses de subventions.

Des sponsors viticoles sur les maillots ? 

Assouplir la loi Evin pour permettre aux clubs de survivre, c'est également l'idée que défend Valérie Beauvais. Cette députée de la Marne propose d'autoriser à nouveau le parrainage des clubs sportifs par des entreprises viticoles et des brasseurs. Ce qui était possible avant la loi Evin. Les joueurs pourraient donc à l'avenir porter des maillots aux couleurs d'une marque d'alcool.

Une proposition qui bien sûr réjouit les professionnels du vin. Les responsables d'associations sportives qui ont du mal à boucler leur budget annuel n'y sont pas non plus opposés. Au club de lutte de Ludon-Médoc, en Gironde, les aides de l'Etat ont baissé de 25 %. Un sponsor viticole mettrait du beurre dans les épinards. 

Les maillots de lutte haute compétition reviennent assez chers, ça nous enleverait une épine du pied. Michel Dupéré, président du club de lutte de Ludon-Médoc

Médecins et associations attérés 

Toutes ces propositions émanant d'élus provoquent la colère et l'incompréhension du corps médical et des associations qui luttent contre la dépendance à l'alcool. L'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) dénonce une banalisation de l'alcool et une pression des lobbies alcooliers.    

Nous portons le plaidoyer de la loi Evin. Et nous sommes totalement opposés à ces assouplissements parce que ça n'a aucun sens. Philippe Dauzan, directeur régional ANPAA Aquitaine

L'Académie nationale de médecine ne mâche pas non plus ses mots. Elle rappelle que l'alcool est, chaque année, responsable de la mort de 41 000 personnes en France. Fin avril, elle a appelé l'exécutif à mettre en place des mesures plus sévères contre l'alcool.   
Selon l'Agence nationale de santé publique, l'alccol, responsable de cancers, de maladies cardiovasculaires et digestives, est la deuxième cause de mortalité évitable, après le tabac.  
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