Éthylotests anti-démarrage : "à partir du jeudi, les gens se lâchent", une arme face à l’alcool au volant

Dans le Morbihan, l’alcool reste la première cause d’accidents mortels. Les autorités intensifient les contrôles et misent sur les éthylotests anti-démarrage. Une solution radicale qui impose de souffler pour pouvoir démarrer.

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Sur le bas-côté, un gendarme tend un éthylotest à un conducteur. "Je vous laisse souffler, monsieur." L’automobiliste obtempère. Résultat ? Zéro alcoolémie. Il repart. Mais tous n’ont pas cette chance.

Dans l’agglomération vannetaise, les contrôles routiers se multiplient. Objectif ? Stopper l’hécatombe provoquée par l’alcool au volant. Et en 2024, les chiffres sont alarmants.

Une première cause d’accidents mortels

Depuis janvier, 42 vies ont été fauchées sur les routes du Morbihan. Parmi elles, 15 décès imputables à l’alcool, la première cause d’accidents dans le département. Le capitaine Franck Hortolan, commandant de l’Escadron Départemental de Sécurité Routière, ne mâche pas ses mots : "À partir du jeudi soir et jusqu'au dimanche, les gens se lâchent."

Résultat ? Les suspensions de permis explosent. Dans le Morbihan, un retrait sur deux est lié à l’alcool. Pour Ronan Lepage, représentant de la préfecture, les données parlent d’elles-mêmes : "10 % de morts en plus, 10 % d’accidents en plus, 10 % de suspensions de permis en plus. Cela révèle un net relâchement."

Lire : Décryptage. Les Bretons sont-ils vraiment les champions de l'alcoolisme ?

L’arme anti-alcool : l’éthylotest anti-démarrage

Face à cette dérive, la justice et la préfecture misent sur une solution : les éthylotests anti-démarrage (EAD). Ce dispositif, installé dans près de 250 véhicules dans le Morbihan, impose au conducteur de souffler pour démarrer. Coût de l’opération : 1 500 euros, à la charge de l’usager. Et pas question de tricher : il faut au moins 7 points sur le permis et ne jamais avoir récidivé pour en bénéficier.

"Sur ces modèles, il faut souffler deux fois," détaille Thierry Lebalc’h, qui installe ces boîtiers à Vannes. "Une première fois pour démarrer, puis une seconde après quelques minutes de route. L’appareil émet un signal ; le conducteur doit se garer, couper le moteur et souffler de nouveau."

Les contrôles s’intensifient

À l’approche des fêtes, les autorités accentuent la pression. Les contrôles coup de poing s’intensifient, et les automobilistes semblent comprendre le message. "Je rentre du boulot, ça ne me dérange pas," confie l’un d’eux, serein face à cette lutte nécessaire contre l’insécurité routière.

Lire : Le Dry January vu de Bretagne : "Le problème ce n’est pas l’alcool, c’est les potes"

Le mot d’ordre est clair : tolérance zéro. Les routes du Morbihan ne peuvent plus être les témoins silencieux des drames provoqués par l’alcool.

avec Romuald Bonnant

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