Ce lundi 17 décembre, une conférence de presse d'Isère Tourisme a permis de faire un point sur le chemin de fer de La Mure fermé depuis fin octobre 2010. On parle d'une réouverture à l'horizon 2015.
Lorsque la montagne s'est effondrée sur les rails, le ciel est tombé sur la tête de pas mal d'habitants du plateau matheysin en Isère. Il y a d'abord eu les salariés du petit train de La Mure qui ont souffert, et puis tous les commerçants du secteur qui comptaient sur cette activité touristique pour vivre, tout simplement.
En deux ans, on a d'abord espéré du gestionnaire de l'époque, Veolia. Mais ce n'était pas la bonne voie pour faire redémarrer le petit train. Alors, un appel à projets a été lancé. Et en ce mois de décembre, lors d'une conférence de presse du comité départemental du tourisme on a appris que le Conseil Général a relancé la procédure de délégation de service public.
Parmi tous les opérateurs en lice, le groupe SNC-Lavalin semble bien placé pour raccrocher les wagons. Un groupe canadien qui a désormais une filiale en Europe. Un spécialiste de l'ingénierie du bâtiment qui donne aujourd'hui dans le transport. C'est vrai que ça peut servir au regard des travaux à engager pour faire de nouveau circuler le train touristique entre Vercors et Oisans. SNC-Lavalin a notamment décroché le marché du tram à Avignon.
Comme dans le Puy de Dôme !
Encore plus intéressant, SNCF-Lavalin a aussi obtenu le marché du train à crémaillère du Puy de Dôme, un projet assez proche de celui de La Mure. En Auvergne, le groupe a assuré la conception, la construction et il exploite la ligne de 5,3 km du train à crémaillère. Ce haut-lieu touristique, situé au cœur du Parc des Volcans d'Auvergne, attire près de 400.000 visiteurs par an. Le groupe a obtenu une délégation de service public d'une durée de 35 ans.
Si le groupe est retenue, le projet pourrait être assez similaire en Isère. Avant cela, tout le monde devra mettre la main au portefeuille. Les investissements nécessaires seront partagés entre le Conseil Général, le Conseil Régional, les collectivités locales et donc le futur délégataire. Si tout se passe bien, un accord sera signé à l'automne 2013 pour une remise en route fin 2014 voire en 2015. Le projet prévoit non seulement une réparation et une sécurisation du parcours mais aussi un restaurant et des 'espaces de loisirs' au départ et à l'arrivée à La Mure.
Quel parcours ?
Après l'éboulement de 3000m3 de roches à hauteur la falaise de la Clapisse, le Conseil général de l’Isère avait engagé des études pour diagnostiquer et évaluer les travaux à entreprendre pour une remise en état du tronçon endommagé et envisager les scénarii de rétablissement du tracé dans son ensemble, c'est à dire jusqu’à Saint-Georges-de-Commiers.
Les analyses techniques laissent peu d'espoir d'ouvrir à nouveau l'intégralité de la ligne: d'autres éboulements sont pronostiqués par les experts. Le trajet du train sera très probablement réduit à la partie haute, qui est néanmoins la plus spectaculaire du parcours et vaut l’appellation de 'la plus belle ligne des Alpes', entre 'le grand balcon', qui surplombe le lac de Monteynard, et la Mure. C'est en tout cas sur ce périmètre, que se fondera la nouvelle délégation de service public.