En septembre 2012 Kévin et Sofiane, 2 jeunes du quartier des Granges à Echirolles, étaient tués de plusieurs coups de couteaux. Malgré sa douleur et le deuil, Aurélie Monkam-Noubissi, la maman de Kévin, a appelé à l'apaisement. Ce jeudi, elle publie un livre témoignage intitulé "le ventre arraché".
Aurélie Noubissi, 53 ans, veuve, médecin pédiatre, est la mère de Kévin, cet étudiant lynché le 28 septembre 2012 avec son frère de cœur et voisin, Sofiane Tardbit.
A 21 ans seulement, les deux jeunes ont perdu la vie à Échirolles après un violent passage à tabac par d'autres jeunes de la cité voisine de La Villeneuve, à Grenoble.
Ce drame avait ému la France toute entière. Sofiane, étudiant, et Kévin, éducateur, ont perdu la vie dans le parc Maurice Thorez situé au coeur du quartier des Granges, à Échirolles.
Un mauvais regard, une première bagarre, puis un règlement de compte d'une extrême violence. Sofiane et Kévin, deux amis de 21 ans, ont été roués de coups par une bande de 13 jeunes Grenoblois, venus en découdre armés de pioches, battes de baseball, pistolet à grenaille et couteaux.
Après le drame, Mohamed Tadbirt, le père de Sofiane, avait demandé dignement que justice soit faite. Aurélie Monkam-Nubissi, la mère de Kévin, avait fait état d'un véritable "acharnement" mais ne laissait pas transparaître de colère.
Un livre pour raconter le deuil impossible
Malgré sa douleur et le deuil, Aurélie Monkam-Noubissi, a continué d'exercer sa profession de pédiatre.
Elle a aussi décidé de prendre la plume pour raconter le deuil impossible. Elle a voulu écrire sur la mort de son enfant comme un remède à la douleur.
La mère de Kévin avait "ce désir de combler une fin en moi." Elle ajoute que "tous les enfants du quartier souhaitaient une suite, pour ce qui s'est passé ne tombe pas dans l'oubli."
Ce livre intitulé "le ventre arraché" va bien au-delà du seul témoignage.A travers ce livre, Auréline Monkam-Noubissi veut être porteuse d'un message positif.
Reportage de Faiza Garel-Founsi, Dominique Bourget et Eric Achard.
10 000 personnes réunies pour une marche blanche
Après la rixe mortelle, une marche blanche est rapidement organisée en hommage aux deux copains. Le mardi 2 octobre 2012, entre 10 000 et 20 000 personnes, vêtues de blanc, se rassemblent pour dire au revoir à Kévin et Sofiane.
Auréline Monkam-Naibissi se trouve aux premiers rangs. Cette marche blanche a été pour elle un moment marquant. "Ca prouve qu'il y a d'autres choses que la violence. Face à la violence, il y a quelque chose qui peu faire front, ça, c'est important."