Après des semaines de débats enflammés, ce mercredi 10 février s'annonce décisif pour la réforme constitutionnelle voulue par François Hollande après les attentats du 13 novembre, avec un vote solennel de l'Assemblée. Jean-Pierre Barbier, député Les Républicains, annonce qu'il votera pour.
Le texte vise notamment à inscrire dans la Constitution l'état d’urgence (article 1er) et la déchéance de nationalité pour les terroristes (article 2).
"La déchéance de nationalité dans la Constitution, c'est un acte fort", explique l'élu, "il est des symboles qui portent en eux la conscience de la Nation et scellent son unité. Un symbole de cette nature a sa place dans la Constitution. Les terroristes, se sont eux-mêmes mis hors la loi nationale. Il est légitime que l'on en tire les conséquences sur le plan juridique."
Le parlementaire considère que le texte aurait dû même être plus limpide: "Les intentions du président de la République et du Gouvernement ont varié et le texte a perdu de sa cohérence sur le point de la déchéance de nationalité. Dans le texte initial, la déchéance devait pouvoir s'appliquer aux personnes nées françaises, ayant une double nationalité, et condamnées pour un crime constituant une atteinte grave à la vie de la Nation. J'aurais préféré que nous en restions à cette ligne claire."
Une Nation qui exclut ceux qui ont décidé de l'abattre"
Le député rappelle que les efforts du Gouvernement doivent porter avant tout, "sur les moyens engagés pour mener une guerre sans merci contre le terrorisme car la déchéance de nationalité, qui est une mesure symbolique utile, ne renforcera pas la sécurité des Français".
Enfin, Jean-Pierre Barbier espère que "ce texte et le débat autour sera un point de départ pour une réflexion de société". "L'instant où la représentation nationale se penche sur sa conception de la Nation dans sa loi fondamentale doit nous amener à une interrogation profonde sur nos valeurs et notre conception de la Nation, une Nation qui réunit et protège ceux qui adhèrent à nos valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité, une Nation qui exclut ceux qui ont décidé de l'abattre, animés par le fanatisme, l'obscurantisme et la haine."