Après 2 mandats, le social-démocrate allemand Martin Schulz quitte la présidence du parlement européen. Le perchoir devrait revenir aux conservateurs du PPE, pour une alternance de coutume. Mais la bataille s'annonce cette fois plus tendue.

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Avec Martin Schulz, le parlement européen s'était trouvé une figure, qui faisait exister l'institution sur la scène internationale. Alors, lorsqu'en 2014, l'Allemand avait été reconduit pour un 2e mandat, la contestation avait été minime, d'autant que les social-démocrates s'engageaient alors à soutenir le PPE 30 mois plus tard.

Sauf qu'en novembre, alors que Schulz, après avoir hésité à briguer un 3e mandat, annonçait quitter le parlement pour rejoindre la scène politique allemande, les choses n'étaient plus si claires, les parlementaires social-démocrates semblaient prêts à sortir de la traditionnelle  "grande coalition" qui favorisait depuis 1979 l'alternance entre les 2 principaux groupes politiques.
Et pour preuve : l'Italien Gianni Pittella, chef du groupe social-démocrate, annonçait sa candidature.

Il est aujourd'hui opposé dans les urnes à son compatriote Antonio Tajani, élu au sein du groupe PPE, le plus nombreux de l'assemblée (217 députés, contre 189 au groupe social-démocrate).
C'est aujourd'hui que les eurodéputés élisent le successeur de Martin Schulz. Antonio Tajani côté PPE et Gianni Pittella côté sociaux-démocrates sont les candidats des deux grandes formations politiques mais même si le PPE est majoritaire, le jeu des alliances laisse le scrutin ouvert. ©France 3 Alsace

5 autres candidats se sont d'abord déclarés, mais l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, représentant du groupe libéral, a jeté l'éponge au dernier moment, sa crédibilité entachée la semaine dernière par ses liens avec le parti populiste du Mouvement 5 Etoiles, qui souhait rejoindre le groupe libéral. Proposition refusée par les 68 élus du groupe, alors que Verhofstadt s'y était dit favorable...

Tous anti-Strasbourg

Des candidats qui ont tous un point commun, plutôt inquiétant pour Strasbourg : ils sont tous favorables à un siège unique pour le parlement.
Une position pro-Bruxelles qui a fait réagir le maire de Strasbourg, Roland Ries, ainsi que Catherine Trautmann, présidente de la Task Force, groupe qui défend les intérêts de l'Europe ; les élus ont adressé un courrier au candidat du PPE, Antonio Tajani, également signé par Robert Herrmann, président de l'Eurométropole, Frédéric Bierry, président du Bas-Rhin, et Philippe Richert, président du Grand Est, pour manifester leur inquiétude et réaffirmer les fondations du traité.

Lettre de Roland Ried et la Task Force


Le vote a démarré ce mardi matin, il pourrait compter 3 tours et durer jusqu'au soir, voire mercredi.
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