Les animaux sauvages dans des cirques... le sujet n'est pas nouveau mais fait toujours polémique. A tel point que certaines troupes optent pour l'utilisation d'animaux domestiques afin d'éviter tout reproches de maltraitance. Quand d'autres assument encore la présence des fauves sous le chapiteau.
Une nouvelle ambiance règne sous les chapiteaux des cirques, désormais Monsieur Loyal est accompagné d'un chat ou d'un chien. Un changement de cap radical qui fait suite aux nombreuses plaintes des associations de protection animale et aux convictions des français. Suite à une enquête OpinionWay, 65% des personnes interrogées se disent "défavorables" à la présence d'animaux sauvages dans les spectacles de cirque.
Tendance ou réglementation ?
En France, l'arrêté ministériel du 18 mars 2011 fixe les conditions de détention et d'utilisation des animaux vivants et d'espèces non domestiques dans les établissements de spectacles itinérants. De nombreuse ONG exigent aujourd'hui une nouvelle loi contre la présence des animaux sur les pistes de cirques objectant qu'ils "ne sont pas des jouets ". La question est régulièrement à l'étude des débats de l'Assemblée Nationale mais pour le moment, rien n'est voté. C'est donc aux municipalités d'assumer leurs décisions.Fin 2018, cent huit communes françaises, dont de grandes villes comme Lille ou Strasbourg, ont pris un arrêté municipal, une délibération ou prononcé un vœu contre la présence des animaux sauvages dans les cirques se produisant sur leur territoire.
Mettre fin à l'exploitation des animaux sauvages, les directeurs de cirque adhèrent de plus en plus à la tendance. Lors de la grande fête du cirque de Lille, le spectacle se joue désormais avec des chiens ou des pigeons. Une orientation que le producteur Thierry Fééry adopte sans problème.
Je me faisais beaucoup de souci avant... et puis on se rend compte au fur et à mesure que les séances passent que le public suit ce nouveau mouvement
Thierry Fééy -Producteur de la Grande Fête lilloise du cirque
Justice pour Jumbo
A Grenoble, en Isère, l'association One Voice de défense des animaux dénonce en justice un cas de maltraitance sur Jumbo : le seul hippopotame détenu par un cirque en France. Elle demande son transfert en Afrique tandis que le propriétaire de l'animal affirme être dans la légalité. Depuis plus de trente ans, la vie de Jumbo se partage entre des enclos sur des parkings et une remorque de camion étroite.
"Déjà deux ans que nous attendons cette audience", confie Jessica Lefèvre-Grave, porte-parole de One Voice, auprès de France 3 Grenoble. "Elle intervient à la suite de notre recours, remontant à 2017, dans l'affaire qui nous oppose à la préfecture de la Drôme", détaille la membre de l'association.Jumbo devrait vivre dans l'eau 16 heures sur 24 avec les siens, car c'est un animal très sociable. Et là, Jumbo, il est tout seul dans un camion
Muriel Arnal
Présidente association One Voice
Le propriétaire du cirque Muller, quant à lui, affirme avoir fait constater la conformité de ses installations. "Dès qu'on arrive, on remplit la piscine intérieure, puis la piscine extérieure (...) il n'est même pas dans les transports, il a de l'eau continuellement", rétorque Alexandre Muller, frère du directeur du cirque Muller. L'affaire semble encore plus absurde lorsque l'on apprend que Jumbo ne fait même pas parti du spectacle. Le jugement du tribunal administratif a été mis en délibéré au 19 novembre 2019.
La police au secours du bien-être animal
A Orléans, on ne rigole pas avec la cause animale.Lundi 28 octobre, le cirque Zavatta a reçu la visite surprise de 20 policiers. Le contrôle sur la ménagerie comprenant, fauves, lamas, zèbres, chameaux, dromadaires, chevaux, poneys et chiens a révélé des infractions aux règles de détentions des tigres. La présence de 6 tigres et de bébés tigres n'est pas conforme aux autorisations de détentions. Des fauves surnuméraires qui manquent d'espace dans des cages inadaptées et posent donc des problèmes de sécurité.
Le cirque Gruss : jamais sans mon fauve
Si certains se sentent concernés par le rapport l’homme à l’animal dans les arts forains, d'autres grands noms du genre restent sur leur tradition. A l'image du cirque Gruss qui revient avec un nouveau show au nom pour le moins provocateur : "Bêtes de Cirque".
On est né avec les animaux dans le cirque et on mourra avec !
Gilbert Gruss
Directeur du Cirque Arlette Gruss
Installé sur une emprise de deux hectares, le cirque Arlette Gruss fait une large place à sa ménagerie. L'espace et le soin dédié aux animaux sont des critères essentiels pour décrocher le big top label. Ce certificat mis en place par la commission européenne est délivré par un jury indépendant, il distingue les cirques les plus exemplaires du continent. "C'est un peu une carte d'identité du cirque car aujourd'hui le public ne souhaite plus se rendre dans des cirques qui ne respectent pas les animaux.", assure Christian Nolens, du comité du Big Top Label
Et si les hologrammes remplaçaient les animaux ?
En Allemagne, on a trouvé la solution pour satifaire le public et les militants animalistes. Aucune maltraitance, aucun enferment, aucun transport en camion , sur la piste aux étoiles, l'éléphant qui fait son numéro est en réalité : un hologramme.
Remplacer les animaux de cirque par des hologrammes : c'est une grande première, et ça se passe en Allemagne. pic.twitter.com/0lj46EJKVU
— Brut nature FR (@brutnaturefr) November 2, 2019