Nos internautes ont rencontré Alain Rousset pour une séance de questions / réponses

Dans le cadre des "Rencontres de La Voix Est Libre", diffusée ce samedi, plusieurs de nos internautes s'étaient inscrits afin d'échanger directement avec le Président de la Région Aquitaine. Retrouvez ici une sélection de ces questions et les réponses apportées par Alain Rousset.

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Sébastien DUPUY
39 ans - Le Pout (33)
Demandeur d'emploi en reconversion professionnelle



Etant demandeur d'emploi depuis trois mois, je cherche à me reconvertir. Pour cela je vais effectuer une formation en Auvergne mais elle est payante. Et je me suis rendu compte qu'il n'y avait aucune aide proposée par la Région pour des gens dans mon cas. 


Alain ROUSSET : Je ne peux pas vous répondre sur votre cas mais le plus gros du budget de la formation est, c'est vrai, plus à destination des salariés que des chômeurs. C'est pour cela qu'une des évolutions essentielles était de dire qu'on mettait plus d'argent en direction de la formation des chômeurs. Faut-il pour cela que toutes les régions développent toutes les formations...
(...)Parce que nous rémunérons ce type de formations et dans votre cas ce devrait être l'Auvergne... Nous avons des formations qualifiantes de reconversion via la Région, qui vont au-delà du Bac et justement nous avons élevé le niveau d'accès à ces formations.
 


Julien-Brice GAIGNARD
22 ans - Pessac (33)
Etudiant en Master 2 de droit à l'Université de Bordeaux 


On parle de fusion des universités, je voulais savoir ce que vous en pensiez et ce que cela peut apporter à la Région ?


Alain ROUSSET :
J'ai souhaité ce rapprochement. On aurait peut-être pu y mettre les formes et faire en sorte que Bordeaux 3 y soit intégrée, plus de souplesse... Mon souhait est d'avoir une Université Bordeaux-Aquitaine. Parce que je ne veux pas laisser les universités, les formations d'ingénieurs, l'institut d'études politiques à l'écart. Ma tâche aujourd'hui est de créer Communauté Universitaire aquitaine qui sera l'interlocuteur de la Région avec l'Etat dans le cadre des conventions tripartites.

Concernant le vote des clauses de compétences. Est-ce que ces nouveaux espaces de concertation permettront aux départements et à la région de se mettre d'accord ?


Alain ROUSSET :
Mon sentiment est que ces structures de CTAP sont une erreurs, c'est créer une troisième assemblée. On a essayé avec le Sénat d'en limiter le rôle parce que c'était surréaliste et surtout c'était, en fait, acter le fait que la décentralisation était arrêtée. Puisque le problème de cette première loi était de nous mettre d'accord. Or j'étais hier en réunion de travail avec le Président du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques pour voir le contrat de Plan, les futurs crédits européens... Donc cette concertation existe déjà : on l'appelle le Conseil des Exécutifs et je le fais fonctionner depuis que je suis président. Il est totalement stupide de créer une troisième assemblée c'est contre-productif ! Le problème c'est de savoir qui fait quoi, et si on veut baisser la dépense publique là où on peut le faire car on a besoin de juges, de policiers, de chirurgiens, d''enseignants,... Et en même temps, si vous maintenez des structures qui doublone ce que font les collectivités locales c'est pas sérieux !
Mais en France on attend tout de l'Etat ! On maintient un système napoléonien qui coûte cher : on a besoin du Sous-Préfet, de la Direccte...Et ça déresponsabilise en réalité la démocratie locale à la différence de tous les autres pays.
(...)
C'est comme la taille des Régions, c'est pas le vrai problème. Nos régions françaises ont une taille supérieure parfois à nos voisins. Mais on a tellement peu de moyens par rapport à nos collègues allemands, espagnols, italiens qu'à côté, on est des nains...
C'est le modèle Jacobins centralisé français. La France s'est construite contre ses régions donc pour  supprimer les provinces on a créé les départements, maintenu des communes émiettées qui doivent aujourd'hui se rassembler en intercommunalité pour une salle de sport par exemple....


Jacques BELLIARD
67 ans - Salles (33)
Retraité, ancien éducateur spécialisé




Monsieur le Président, sur le secteur du Val de Leyre la population a augmenté de de 65 % en 13 ans. Les écoles sont saturées ainsi que les collèges. Alors va-t-on construire, enfin, un lycée dans ce secteur ?


Alain ROUSSET :
Le problème c'est qu'il n'y a pas de Carte Scolaire concernant les lycées et il est très difficile de planifier. Ensuite, en France historiquement, on spécifie les lycées (enseignement général, professionnel, technologique...), ce qui est un gaspillage énorme. Car certains enseignants ne veulent pas aller enseigner ici ou là... J'ai eu beaucoup de mal à rassembler un lycée d'enseignement général et professionnel à St André de Cubzac et maintenant tout le monde est content de mutualiser la bibliothèque, le CDI, etc...

Les zones qui connaissent la plus forte croissante est en ce moment le sud des Landes et l'Est de Bordeaux, Léognan. Mais parfois seuls 60 % des jeunes d'un secteur région vont dans ces lycées locaux... Par ailleurs, quand on fait un lycée neuf, cela crée une attractivité et des élèves d'ailleurs y vont.
(...)
Construire un lycée c'est 6 à 7 ans et un lycée et entre 50 et 60 millions d'euros. Et nous avons 170 lycées en Aquitaine. Donc il faut une concertation avec l'Education Nationale, les collèges, l'INSEE pour aujourd'hui et demain.





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